Scénario : Oreste Biancoli,
Vittorio de Sica, Suso Cecchi d'Amico,
Adolfo Franci, Gherardo Gherardi
et Gerardo Guerrieri .....
d'après un sujet de Cesare Zavattini
et un roman de Luigi Bartolini .....
Distribution : Consortium Pathé
Visa d'exploitation : 8661
Nota :
- Oscar 1950 du Meilleur Film en langue étrangère .....
Un chômeur dans une profonde mouise parvient à décrocher un emploi de colleur d'affiches dans les faubourgs romains après avoir récupéré sa bicyclette gagée au mont-de-piété. Hélas, dès son premier jour de labeur, il se fera voler son moyen de locomotion, seul garant d'efficacité, dans son travail itinérant...
>>> Classique des classiques de l'école néo-réaliste italienne, le film n'a perdu ni de son émotion diffuse ni de son limpide constat social d'après-guerre...
Bibliographie
- Avant-Scène numéro 76
- Radio-Cinéma numéros 15, 385
- Films et Documents numéro 261
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Dossier Ufoleis
- Analyse dans Agel :"Vittorio de Sica"
- Bazin Tome IV
- Fiche IDHEC
- Saisons Cinématographiques 1948, 1949
- Revue du Cinéma numéro 97
- Avant-Scène décembre 1987
- Télérama numéros 1763, 26 /11/1983
- Cinématographe numéro 56
- Cinéma numéros 65, 239, 299
- L'Ecran Français numéros 187, 217
- Image et Son numéros 61, 97
- Positif numéros 5, 288
Critiques (Public)
Porte-drapeau du néo-réalisme italien, ce film culte, emblème d’un pays dévasté, brisé par une guerre tout juste achevée, montre admirablement la terrible humiliation d’un homme, ne pouvant assumer normalement son rôle de chef de famille et de père, envers un enfant lucide du désastre de son temps, tout en étant protégé par un imaginatif enfantin.
Bruno, en pleine croissance, se construit avec force et courage, une dimension digne de temps futurs plus qu’incertains. Que se soit dans son déroulement ou dans son message final, "Le voleur de bicyclette" ne laisse que peu d’espoir d’amélioration.
Le constat social, de la fin de ces années quarante, est plus que navrant. Plus rien dans les assiettes, les draps sont au mont-de-piété, une seule paire de chaussures et l'eau à des kilomètres.
Propreté, dignité et respect se sont évaporés, comme cette bicyclette indispensable pour gagner quelques lires, suffisant à peine à se maintenir à flots.
L’opus est pathétique, plus que tragique. Il se consulte au bord des larmes tant l’enfance est sabordée, affamée et en guenilles.
Le père est bon, doux et à l’écoute. Un miracle dans un tel contexte.
Cet abattage de kilomètres, ne servant à rien, dans une ville en pleine reconstruction, où chacun lutte pour manger, possède une force fraternelle, se concluant par le regard porteur d’un enfant encourageant un père à tenir, dans un dernier plan, qui sans pour autant être optimiste, incite à regarder de l’avant.
Un film admirable, blindé d’injustices, se regardant la gorge nouée. Un pays pansant ses plaies ne reconnait plus les siens.
JIPI