MON ONCLE - 1958

Titre VF MON ONCLE
Titre VO Mio zio
Année de réalisation 1958
Nationalité France / Italie
Durée 2h00
Genre COMEDIE
Notation 18
Date de sortie en France 10/05/1958
Thème(s)
Chefs-d'oeuvre (Comédie française)
Vélosolex (tous pays confondus)
Oscar du Meilleur Film en Langue Etrangère
Réalisateur(s)
TATI Jacques
Chef(s) Opérateur(s)
BOURGOIN Jean-Serge
Musique
GLANZBERG Norbert ROMANS Alain BARCELLINI Frank
Renseignements complémentaires
Scénario : Jacques Tati,
Jacques Lagrange et Jean L'Hôte .....
Distribution : Gaumont

Visa d'exploitation : 18 069

Nota :

- Grand Prix du Jury - Cannes 1958

- Oscar du Meilleur Film en langue étrangère 1959


- Pierre Etaix apparaît brièvement dans le rôle du télégraphiste qui fait la poule .....
Acteurs
TATI Jacques
ZOLA Jean-Pierre
SERVANTIE Adrienne
BECOURT Alain
FREGIS Lucien
MARIE Dominique
SCHNEIDER Betty
MARTIAL Jean-François
DINO Andre
MARTEL Max
ARNAUD Yvonne
BADOLLE Claude
BATAILLE Nicolas
FONTENAY Regis
DANIELI Adelaide
PERONNE Denise
FRANCOMME Edouard
GOYOT Michel
DERLY Dominique
ROCCA Claire
REGNAULT Nicole
REMOLEUX Jean-Claude
LORD Rene
MEYET Jean
FRANK Suzanne
ETAIX Pierre
Résumé

La vie d'une famille "idéale" installée dans une maison ultra moderne, remplie de robots électriques. Mais le petit Gérard s'ennuie dans cet univers matérialiste et glacé. Il ne se détend qu'en compagnie de son oncle, rêveur détaché des biens de ce monde absurde qui fait preuve d'un furieux et permanent rationalisme...

>>> Jacques Tati a le mérite de nous faire rire du quotidien, du monde froid et déshumanisé de notre époque moderne. Ce chef-d'oeuvre d'humour fondé sur le gag décalé est plein de pudeur et de poésie...

Bibliographie
- Télé-Ciné numéros 75 et 76
- Radio-Cinéma numéros 438 et 510
- Ecrans de France numéro 198
- Fiche Vox numéro 82
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Fiche IDHEC Films et Documents numéro 222
Critiques (Public)
Hulot tente en vain d’allumer sa pipe avec une allumette. Ce sont les derniers spasmes d’un lunaire, essayant désespérément de résister à l’attrait du briquet. Vestimentairement déphasé, il montre sa différence par le port d’une gabardine et d’un parapluie par temps clair. Son immeuble est l’image architecturale d’un esprit parvenant au but par l’incohérence d’un parcours toujours incertain. On grimpe quelques marches, pour aussitôt redescendre de quelques mètres, un léger parcours plat précède une dernière remontée, l’homme est enfin chez lui, après de nombreuses remises en questions. A l’extérieur, les terrasses de cafés sont animées, les scènes de marchés sont pittoresques, c’est un véritable catalogue de transactions entre vendeurs et clients, l’approche est simple, chacun respecte sa procédure de contact en relation, avec le règlement relationnel qu’impose les besoins de chaque participant, c'est le royaume de la cause et de l'effet. Non loin de là, c’est un autre monde, le modernisme a envahi les lieux de cette maison complètement fermée sur elle-même. On déclenche le jet d’eau extérieur en fonction de la position sociale du visiteur, les pièces sont d’un blanc peu engageant, les gestes des occupants maniérés, l’électro-ménager est imprévisible. L’imposante voiture sortant du garage est un signe des temps, la naissance d’un nouveau personnage en costume cravate imbu de sa personne, fier de la conception de son logis, recevant ses clients dans des bureaux gris et froids où les dossiers à traiter sont pratiquement inexistants sur les tables de travail. C’est la parade de l’inutile que Hulot essaie de contrer par un vieux vélomoteur imposé dans un espace vert où chaque pas est réglementé. Gérardn l’enfant de la maison, s’ennuie et se ressource par des blagues ancestrales dans des terrains vagues, seuls endroits naturels encore préservés. Hulot montre ses limites d’intégration par ses difficultés à gérer des tuyaux, prenant subitement l’image de saucisses. Par un geste naturel un chien referme la porte électrique du garage sur la maîtresse de maison et son mari, le symbole est fort, un modernisme anarchique tétanise des disciples décontenancés, qui ne savent plus comment s’en sortir. Les grosses voitures américaines prennent possession des routes, c’est la monstrueuse parade de l’arrivisme par l’adoration de la tôle. "Playtime" s’élabore lentement dans ce premier jet prophétique. Les seuls éléments non touchés sont les enfants et les chiens, qui par leurs ébats respectifs naturels, servent de prologue et de conclusion en freinant au maximum ce basculement inévitable de nos sociétés vers le presse-bouton. JIPI