Professeur de piano rigide et frigide (?) Erika Kohut, la quarantaine, vivant toujours encore avec une mère envahissante et hyper-protectrice, ne réagit qu'à une sexualité auto-mutilante, voyeuriste et sado-masochiste. Sa rencontre avec le jeune Walter Klemmer, un jeune homme doué pour la musique, sera le début d'une relation chaotique et perturbée dans laquelle les (sincères) sentiments amoureux du garçon ne trouveront pas l'écho tumultueux et violent désiré par la jeune femme...
>>> Exceptionnelle interprétation d'Isabelle Huppert, dans une oeuvre étonnante et solide, parfaitement maîtrisée, sulfureuse dans son propos, intelligente et lumineuse dans son approche clinique de la "part d'ombre" de l'être humain et des noirs méandres du désir amoureux. Depuis longtemps, Haneke fait partie des plus grands...
Bibliographie
- Télérama numéro 2695
- Cahiers du Cinéma numéro 560
- Positif numéros 485/186 et 488
- Les Inrockuptibles numéro 303
- Avant-Scène numéro 504
- Annuel du Cinéma 2002
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Ciné-Feuilles numéros 416 et 421
Critiques (Public)
17/20 : Isabelle Huppert campe brillamment une professeur de piano au Conservatoire, excellente, dure et exigeante. Elle mène une vie apparemment très lisse, ponctuée de cours particuliers où son oreille avertie place la barre très haut pour ses jeunes élèves, à qui elle transmet son art difficile à coup de remarques acérées. Sa mère, avec qui elle vit et dont elle subit encore la domination telle une adul-enfant pas encore émancipée, l’accompagne lorsqu’elle se produit. Et voilà qu’un élément vient enrayé cette vie bien – ou plutôt mal – réglée ; cet élément, naturellement, est un homme, et pas n’importe lequel homme : il est talentueux, fougueux, amoureux … Enfin une personne à qui elle peut remettre les rennes, ne plus jouer la maîtresse de piano pour se laisse dominer. Mais les fantasmes, quand ils sont aussi rudes, ont-ils vraiment intérêt à être réalisés ? Peuvent-ils correspondre à une vraie attente ? Tout amour implique-t-il une part de folie, et/ou de violence réprimées ? Ou n’est-ce alors plus de l’amour ? Est-ce une forme de perversion qui a envahi toute la place, l’amour n’ayant su fleurir ? Chacun se fera sa propre idée sur la question ; ce qui est sûr, c’est que ce film ne peut laisser indifférent. TY
16/20 : Il est des actrices qui donnent envie d'aller très loin dans l'anormalité. Charlotte Rampling ou Isabelle Huppert en font partie. Très inspiré par la monstruosité sexuelle à la limite du vampirisme, résultat d'un lien à la mère très tourmenté, Haneke visite une nouvelle fois le registre psychiatrique qui lui arracha l'insoutenable "Septième Continent". Mettre en plein soleil son coeur ou son c... c'est pareil" chantait Brassens. On coule à pic dans les tréfonds du fantasme au féminin. Le scalpel du chirurgien dans la tripaille. Même si ces penchants malsains existent, une telle descente aux enfers plombe le personnage central et fait qu'on supporte le film une fois mais sans doute pas deux. L.Ventriloque