Dans un petit village bulgare investi par les troupes allemandes, des prisonniers juifs sont parqués en attendant d'être acheminés sur Auschwitz. C'est là que le sous-officier Walter rencontre la jeune Israélite Ruth. Elle lui fait prendre conscience de la vraie situation de son peuple face à la barbarie nazie. Un pur sentiment d'amour lie les deux protagonistes et Walter va tenter de la sauver de son mortel destin...
>>> Limpide, émouvant, terrible, une oeuvre sur l'extermination et l'horreur du nazisme, confirmant Konrad Wolf comme un des maîtres de la cinématographie est-allemand, avec son tout aussi remarquable compatriote Frank Becker...
Bibliographie
- La Revue du Cinéma numéros 130 et 179
- Positif numéros 31 et 34
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéros 36, 37 et 45
- Saison cinématographique 1959
Critiques (Public)
17/20 : Ce prix spécial de Cannes en 1959, "Sterne" (Les Etoiles), est un noir et blanc sous bannière bulgare de l'Allemand de l'Est Konrad Wolf (ici fortement inspiré par la trajectoire personnelle du Bulgare Angel Wagenstein, écrivain-scénariste qu'il avait côtoyé à l'Institut Supérieur de Cinéma de Moscou). Un sous-officier allemand, face à une institutrice juive déportée qui lui tient tête, devient de plus en plus tiraillé entre devoir et conscience... C'est filmé avec d'infinis changements de perspectives, des travellings sur la vie de village (en fête, avec des manèges !) et sur cette arrivée de Grecs Juifs à loger (avec la totale complicité de la police locale), en attente du train pour Auschwitz... Au milieu des autochtones dans leur quotidien, deux mondes se toisent, se mesurent... Des médicaments sont volés et finissent sous la botte de l'occupant, un officier nazi du type bien porcin. Pour ce qui est du couple, l'atmosphère des grands classiques russes comme "La ballade du soldat" ou "Quand passent les cigognes" : promenades romantiques, gros-plans sur les visages, une attirance freinée par la parole, ces grandes vérités et contre-vérités sur l'Histoire de l'humanité... Werner voudrait sauver Ruth, mais le veut-elle, le peut-elle ?... La guerre, ce "temps de l'idiotie générale", c'est le terme employé dans ce film, ramène d'office vers le peuple de référence, dans le conflit extrême, pas question de trahir ceux de son sang... Seul, le revirement de Walter (dernières images intactes dans cette version bulgare, mais censurées pendant longtemps dans la version RFA allemande ?) laisse planer quelque espoir concernant la liberté individuelle de changer de camp. Une oeuvre trop méconnue encore à l'heure actuelle (le temps de cicatrisation des atrocités est long côté allemand). Bienvenue au dvd avec sous-titres français, un jour peut-être !... L.Ventriloque