RASHOMON - 1950

Titre VF RASHOMON
Titre VO Rashômon
Année de réalisation 1950
Nationalité Japon
Durée 1h28
Genre DRAME
Notation 19
Date de sortie en France 18/04/1952
Thème(s)
Milieu judiciaire et juridique (Autres pays)
Spiritisme (tous pays confondus)
Cinéma japonais (ORIGINE)
Festival de Venise (Lion d'Or)
Samouraïs et ronins (Cinéma japonais)
Bûcherons (tous pays confondus)
Oscar du Meilleur Film en Langue Etrangère
Réalisateur(s)
KUROSAWA Akira
Chef(s) Opérateur(s)
MIYAGAWA Kazuo
Musique
HAYASAKA Fumio
Renseignements complémentaires
Scénario : Akira Kurosawa
et Shinobu Hashimoto .....
d'après deux nouvelles de Ryunosuke Akutagawa :
"Dans les fourrés" et "Rashomon" .....
Distribution : Alive

Visa d'exploitation : 12 609

Remake : "L'outrage" (1964) de Martin Ritt .....

Nota :

- Lion d'Or; Venise 1951 et Prix de la Critique Italienne pour Kurosawa

- - Oscar 1952 du Meilleur Film en langue étrangère .....

- Blue Ribbon Shou (Japon) Meilleur Scénario 1951

- Mainichi Eiga Concours (Japon) Meilleure Actrice 1951

- National Board of Review, USA, Meilleurs Réalisateur et Film Etranger 1951
Acteurs
MIFUNE Toshiro
MORI Masayuki
KYO Machiko
SHIMURA Takashi
KATO Daisuke
HONMA Fumiko
CHIAKI Minoru
UEDA Kichijirô
Résumé
                                                                                         De la vérité et des mensonges

Au 11e siècle, sous le porche en ruines du temple de Rashô, trois hommes, un bonze, un bûcheron et un passant, devisent en attendant une accalmie aux torrentielles pluies qui n'arrêtent pas de tomber. Leurs propos traitent d'une étrange affaire jugée voilà trois jours et concernant la mort d'un samouraï et le viol de sa compagne, drame sordide dont pas moins de quatre versions différentes étayent, complètent et illustrent les possibles déroulements. C'est en voulant couper du bois que notre bûcheron avait découvert des vêtements et un corps enfouis dans un bosquet et c'est lors d'une promenade que le bonze avait croisé un couple, la femme à cheval et l'homme marchant à leurs côtés. Passant non loin de là, un bandit de grands chemins, le redoutable Tajomaru, à cause d'un négligent coup de vent dénudant une infime partie de la jambe de la cavalière, décide d'aborder le couple, prétextant vendre une épée et ne cherchant en fait que faire éloigner l'imprudent duo du sentier principal. Parvenant à éloigner le mari, il séduit la lascive coquine qui lui demande de tuer son époux en un combat singulier. Version contestée par la femme qui raconte qu'une fois violée par le bandit, elle délivre son époux, attaché à un arbre qui n'a que du mépris pour elle. Elle lui demande de la tuer, puis s'évanouit. A son réveil, elle découvre sa dague plantée dans le cadavre de son mari. Tentative de suicide. Une troisième version, celle du mari décédé, par la bouche d'une femme médium qui affirme qu'il s'est suicidé devant l'ignominie de sa compagne après sa supplique au brigand de le tuer. Quatrième version, celle d'un témoin qui narre que Tajomaru, après avoir abusé de la jeune femme, lui demande humblement pardon, lui proposant même de l'épouser. Elle délivre le mari qui refuse de se battre pour elle et finit par provoquer au combat les deux hommes. Le mari est tué, plus ou moins lâchement, sans défense...

>>> Sur la fragilité et la relativité du témoignage visuel, oculaire, verbal, l'ambiguïté affirmée de toute vérité, les chausse-trappes de la duplicité, un chef-d'oeuvre absolu en forme d'inflexible parabole universelle qui reste aussi un superbe monument de cinéma aux foudroyantes qualités techniques. En effet, rarement travail sur le jeu des ombres et de la lumière, à travers l'éclairage incertain et capricieux d'un sous-bois sans cesse en mouvement, en parfaite et constante adéquation avec les tourments et les questionnements de l'âme humaine, aura été aussi imperfectible, irréprochable...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Positif numéros 2, 22, 136 et 461/462
- Cinéma numéros 6, 65
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télé-Ciné numéro 34
- Fiche Vox numéro 81
- Cahiers du Cinéma numéros 24, 12, 28
- Ecrans de France numéro 148
- Radio-Cinéma numéro 345
- Etudes Cinématographiques numéros 30, 31
- Image et Son numéros 176/177
- Cinématographe numéro 97
Critiques (Public)
Trois hommes sous un abri. Nous sommes au XVIIIe et il pleut à seaux. Tout semble devoir se noyer dans une apocalypse, prémices d'une fin du monde prochaine. Tous deux, un prêtre et un bûcheron, demeurent perplexes. Le crime qui s'est réalisé, dévoilé à demi-mots, paraît avoir été effroyable. Pourtant, l'horreur ne se situe pas dans le meurtre. Tout au long de la reconstitution des faits, on comprend qu'elle se situe dans l'impossible vérité. Chacun affirme la sienne, celle qui l'arrange et jusqu'aux morts dont l'âme demeure pervertie. Images superbes qui, si elles permettent de douter de l'Humanité, interdisent de douter de l'art cinématographique. MILAN

19/20 : Ce que ce film annonce sous ses trombes d'eau dans un décor à pleurer, cadre complètement avec l'époque présente alors qu'il a été fabriqué en 1950 par Kurosawa, seulement cinq ans après l'horreur atomique Hiroshima/Nagasaki suivies de la capitulation japonaise. Grinçant encore plus si on le relie à la nouvelle qui l'inspira, traitant d'un épisode de paix relative (de 794 à 1185). Le discours aligne cynisme, trash inclus (ce rire de nourrisson qui tricote des pattes !), doute et honte d'avoir douté, désir d'amusement assorti de transgression, retour au partage en attendant le prochain carnage. Duplicité et cupidité y figurent, la lubricité aussi tempérée par l'éclairage à distance du cinéaste, plus intéressé par la folie quel qu'en soit le levier que par un étalage de méchanceté gratuite rapportant gros. Magnifiques plans en vrille sur plusieurs versions toutes ayant leur lot de vraisemblance sauf qu'il y en a une seule de juste à une toute petite subtilité près. Le fait qu'on en sort regonflé à bloc après exercice réflexif justifierait réhabilitation totale auprès de la jeunesse moyennant bref cours d'histoire avant projection. L.Ventriloque