Début de l'été 1979, Belmont, petite ville de l'Ohio sans charme apparent, ni disgrâce particulière, vient de rentrer dans les bienvenues vacances scolaires, tant attendues par les enfants et les adolescents de la région. Cinq d'entre eux, Charles, Joe, Cary, Martin et Preston se concentrent d'arrache-pied, bille en tête et rêves en bannière, avec la collaboration inespérée de la séduisante Alice qui fait battre les coeurs de certains, bien plus vite que le staccato d'une caméra en marche, s'apprêtant à tourner leur premier film en super 8, une sombre et délirante histoire de zombies déchaînés. C'est lors d'une séquence nocturne, tournée à l'insu de leurs parents, sur le quai de la petite gare locale, qu'ils assistent, impuissants et médusés, à une stupéfiante catastrophe ferroviaire, le déraillement d'un train militaire, certainement provoqué par l'irruption inattendue, sur les rails, d'une camionnette conduite par leur professeur de physique, le docteur Woodward. Quelques minutes plus tard, à peine remis de leur perturbante émotion, nos jeunes adolescents constatent, éberlués et profondément incrédules, l'irruption de l'armée sur les lieux du drame...
>>> On pourra gloser pendant des heures sur la duplication scénaristique des recettes éprouvées de Steven Spielberg, n'empêche que la magie cinématographique s'opère avec force et fracas, enfance et nostalgie qui remontent des tripes, comme par osmose, nous restons émerveillés. Car c'est bien d'enchantement qu'il s'agit tout au long du film, celui tout simplement du cinéma, que ce soit un bout de pellicule montrant le bonheur d'une maman aujourd'hui décédée, jouant avec son fils, ou bien l'hilarité bienheureuse d'un tournage de quelques mômes en passion et réalisation, ou bien encore, tout simplement l'hommage sans cesse réitéré de l'ensorcellement dévastateur du cinéma. Et comme disait si bien François Truffaut : "La vie privée est boiteuse pour tout le monde, les films sont plus harmonieux que la vie, il n’y a pas d’embouteillage, il n’y a pas de temps morts, les films avancent comme des trains dans la nuit"...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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