Déçu par le refus de son reportage sur les States, Philippe, un jeune journaliste allemand, décide de retourner dans son pays. Mais à l'aéroport de New York, il fait la connaissance de Lisa qui lui confie sa petite fille Alice sur le vol en direction d'Amsterdam. Malencontreusement la mère n'est pas au rendez-vous fixé pour récupérer la fillette. Commence alors une longue errance de ville en ville pour les deux protagonistes en route vers Wuppertal où est censée vivre la grand-mère de la gamine...
>>> Une oeuvre essentielle !
Bibliographie
- Avant-Scène numéro 267
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Contreplongée
- Positif numéro 194
- Cinématographe numéros 29 et 73
- Cinéma numéros 216, 223 et 227
- Saison Cinématographique 1977
- Cinéma numéros 104, 187 et HS 12/1989
- Revue du Cinéma numéro 374
- Ecran numéros 55 et 60
Critiques (Public)
Outre la poésie des images, en noir et blanc, de la quête à travers l'Allemagne d'une grand-mère introuvable, par un journaliste et une petite fille que le hasard a liés, ce film est admirable de part sa qualité littéraire... D'abord, comme par la suite dans "Au fil du temps", les dialogues tirent profondeur de leur épure même. Tout artifice, présentations banales des personnages, soit, d'un individu à tout autre, disparaissent chez Wenders. Lisa a une confiance immédiate en Philippe, elle lui révèle le tourment qu'elle traverse... pour lui confier enfin sa fille jusqu'à Amsterdam... En second lieu, les répliques sont décalées, dans le présent et dans le temps ; d'où la richesse du peu de mots qu'il suffit d'échanger, l'essentiel a été dit. Philippe semble être devenu un simple pion qui se laisse mener par la vie, et la suit, docile. Il perd toute verve littéraire. Commence l'angoisse inexplicable, l'angoisse inexpliquée, "la peur de la peur". Le froid face à l'interrogation de la réalité de la vie quand plus rien ne la guide.. Alice, est alors un brève intermède. Il est symptomatique que durant l'errance allemande, Philippe cesse ses polaroïds-cartes postales qui ne représentent "jamais la réalité".... Les couleurs sont insuffisantes à confirmer la vie. Cette période est celle de moindres interrogations personnelles. Oeuvre à voir absolument. MILAN