Scénario : Rainer Werner Fassbinder
d'après le roman de Jean Genet :
"Querelle de Brest" .....
Costumes : Barbara Baum
Décors : Rolf Zehetbauer
Distribution : Gaumont
Querelle, un jeune marin débarque du "Vengeur" qui mouille à Brest, le temps d'une escale. Au cabaret-bordel où il descend, il rencontre son jeune frère Robert amoureux de Lysiane, la tenancière et dans un érotique jeu de dés avec le patron, accepte sa première relation homosexuelle. Lentement, inéxorablement Querelle va sombrer dans une folie meurtrière faite de haine et de passion exacerbées...
>>> Oeuvre étrange et fascinante d'une sensualité déconcertante qui reste un superbe moment de cinéma, le chant du cygne du réalisateur...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Jeune Cinéma numéros 145 et 146
- Saison Cinématographique 1983
- Revue du Cinéma numéros 376 et 381
- Cinéma numéro 285
- Positif numéro 261
- Cahiers du Cinéma numéro 340
- Cinématographe numéros 81, 82, 83 et 121
Critiques (Public)
16/20 : Indispensable de se pencher sur la trajectoire de Jean Genet pour pouvoir supporter le sordide global (enfant de l'assistance publique au parcours heurté faute de repères fiables, l'écriture lui permit de renaître). D'autant que Fassbinder n'épargne rien de la complexité de "Querelle de Brest", en martelant bien d'entrée de jeu (voix-off) que les marins flirtent avec la mort. Il est souvent fait allusion aussi (un peu trop ?) au "calibre qui vous situe son homme". Nombreux éclairs pornographiques, pour arriver à une scène très crue, amenée comme une torture mais qui se solde par un bonheur fugace. Car le plaisir doit être douleur ici, le couteau prenant la relève du sexe. Très frustrant pour les spectatrices : Lysiane, épouse de l'aubergiste (Jeanne Moreau), facile et fatale en apparence, sert l'homosexualité de son mari joueur, trafiquant, un drôle de tandem ! Atmosphère sulfureuse, musique rampante, Querelle trouve enfin plus fort que lui, une douceur bienvenue... De belles lumières jaune orangé, parfois écarlates. Tout tourne d'un décor à l'autre, comme au théâtre, une fois le bordel, l'autre fois le bateau, avec une caméra qui balaie large, comme un mirador. Le dénouement, en rétablissant l'équilibre qui manquait, laisse deviner un peu de bonheur durable, ouf !
L.Ventriloque