Une magistrale adaptation de la vie du grand peintre français remarquablement interprété par un Kirk Douglas éblouissant comme un champ de tournesols. Récit chronologique de cette courte et fantasque existence depuis ses exaltations apostoliques dans le Borinage en passant par sa mutilante dispute avec Gauguin, jusqu'à sa mort dans l'asile de Saint-Remy-De-Provence où il s'était fait interner...
>>> Une oeuvre solide, fidèle et d'une grande densité émotionnelle...
Bibliographie
- Zeuxis numéro 16
- Cinéma numéro 16
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1957
- Positif numéro 50, 51/52 et 112
- Télérama numéros 527 et 1858
- Revue du Cinéma numéros 101, 365 et 437
- Studio numéro 42
- Arts numéro 604
- Radio-Cinéma-Télévision numéros 303 et 369
- Les Lettres Françaises numéro 656
- Cahiers du Cinéma numéros 64,68,74,128
- Téléciné numéros 66 et 211
- Cinéma numéro 16
- Le Monde du 26 janvier 1957
- Ciné-Revue numéros 51 (1956) et 6 (1957)
- Cinémonde numéros 1097,1098 1159, 1170
- Sight and Sound (printemps 1957)
Critiques (Public)
L'un des meilleurs films sur la peinture au cinéma. Kirk Douglas est extraordinaire, génial , hallucinant dans le rôle de Vincent, et c'est lui qui aurait du avoir l'Oscar et non Anthony Quinn ,injustice là quand même.
"Je veux toucher les cœurs par mes œuvres"
Boulimique de coups de bâtons, que ce soit sous terre ou en pleine nature, Vincent Van Gogh se construit dans ses jeunes années à l’aide d’une énergie mal jaugée, recadrée par un frère protecteur omniprésent.
Tout n’est que précipitations envers un monde uniquement perçu par le bas. Un jeu de questions sans réponses envers des opprimés accablés par le charbon, incapables d’expliquer les raisons profondes de leurs misérables existences.
Ce premier morceau de vie n'est qu'un besoin unique de collecter une sous-estimation de soi même, en testant le négatif quotidien de couches sociales défavorisées à laquelle on pense à tort appartenir.
Libéré temporairement de l’autodestruction, l’homme, en attendant l’automutilation, la folie et l’illumination du tournesol, gravit un à un les degrés d’une délivrance provisoire axée sur une production saine, menacée par les contraintes d’une inspiration parfois déficiente, transformant un esprit vif en tempérament instable toujours terrorisé par la peur de ne rien pondre.
A l’écoute de propos éclairés, les toiles s’illuminent. Des couleurs enfin sereines envahissent des surfaces primitivement blanches et sans vie.
Le soleil restitue sur la toile sa lumière et sa chaleur.
La continuelle quête de la paix de l’âme se récolte dans une nature reposée ou battue par les vents, sous les yeux d’un artiste exalté battant la mesure d’un monde unifié par une clarté commune, à l’aide d‘un pinceau chauffé à blanc.
Les conflits avec Gauguin sont âpres et passionnés. Ces deux tourmentés n’ont qu’un seul but, offrir par la restitution d’un identique une identité intellectuelle à une nature n’ayant aucune notion de sa perfection.
L’art est à son apogée. Les êtres se détachent d’une œuvre divine soumise à un processus inconnu, pour se centraliser sur une réflexion aléatoire, basée sur des jugements considérés comme posés.
Le rendu l’emporte sur la réalité. L'esprit devient le seul outil créateur.
Vincent Minnelli signe un travail parfait sur l’âpre volonté d’un passionné de mettre les lumières du ciel en bouteille, afin de vivre et d’assimiler au bord de la folie les mystères de l’univers, en luttant au maximum contre l'autodestruction terminologie d'une mission insurmontable.
JIPI