L'OPINION PUBLIQUE - 1923

Titre VF L'OPINION PUBLIQUE
Titre VO A woman of Paris
Autres titres VF UNE FEMME DE PARIS
Autres titre VO The public opinion
Année de réalisation 1923
Nationalité Etats-Unis
Durée 1h20
Genre MELODRAME
Notation 17
Date de sortie en France
Thème(s)
Réalisateur(s)
CHAPLIN Charles
Chef(s) Opérateur(s)
TOTHEROH Roland WILSON Jack
Musique
CHAPLIN Charles GOTTSCHALK Louis F.
Renseignements complémentaires
Scénario : Charles Chaplin

Nota : Chaplin fait une apparition comme porteur à la gare .....
Acteurs
PURVIANCE Edna
MILLER Carl
MENJOU Adolphe
KNOTT Lydia
FRENCH Charles K.
BERGMAN Henry
CHAPLIN Charles
GELDERT Clarence
MORRISSEY Betty
NORTHRUP Harry S.
GUTMAN Karl
BLY BAKER Nelly
POLO Malvina
COGHLAN Frank (junior)
FLOWERS Bess
DE LANTI Stella
FARRELL Charles
D'ABBADIE D'ARRAST Harry
Résumé

Deux jeunes amants, Jean et Marie décident devant l'incompréhension parentale de fuir ensemble pour se marier. Par un malheureux concours de circonstances dramatiques (le père du jeune homme succombe à une crise cardiaque) le couple ne peut mettre son projet à exécution et se retrouve séparé. Une année plus tard, Marie vit en courtisane à Paris, entretenue par un riche noceur et Jean, artiste peintre se démène dans la mouise la plus totale. Le hasard les fera se rencontrer à nouveau...

>>> Seul mélodrame de Chaplin, excellent !

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéros 1937, 2145
- Cinématographe numéros 63, 64
- Cinéma numéros 56, 136, 265, 299, 388
- Image et Son numéro 100
- Saison Cinématographique 1987
- Positif numéros 319, 443, 499
- Pour Vous numéros numéros 7, 94
Critiques (Public)
Charlie Chaplin met les choses au point dès le départ par un petit message d'information, il n'apparaît pas dans "L'opinion publique". Dès la première image, on perçoit de suite l'atmosphère pesante d'un logis de province triste, noir et embrumé. Marie Saint Clair est séquestrée par un visage paternel de cire. Jean Millet son amant ne peut imposer une union à un père obtus. La grisonnante chevelure d'un géniteur dépassé est synonyme de conflits de générations et d'hostilité envers un couple désargenté, mais désirant se stabiliser par le mariage. Devant de telles pressions paternelles, la fuite est inévitable, mais Marie par un concours de circonstances défavorables l'exécute seule. Dans la capitale, la beauté aidant l'ascension devient rapide, Marie côtoie les fumets, les liqueurs et les champagnes, Jean est archivé, Pierre Revel son nouvel amant riche, brille de mille feux. L'ambiance est balzacienne, "Grandeurs et misères des courtisanes" avec entre ces deux extrémités, une réflexion de la belle sur l'intérêt de l'existence, la caresse de son collier par Pierre, lui donne une vision du milieu. Les débauches parisiennes sont récurrentes, les dîners deviennent ennuyeux et Pierre ne reste jamais. L'impact de la gaudriole semble un moment indélébile, les paillettes sont grisantes, les amies enjouées. Jean devenu artiste peintre refait surface, l'environnement protecteur est reconsidéré par une sensibilité, la morale reprend le dessus, Marie élabore un avenir avec son premier amour même dans le dénuement. Il faut attendre la conclusion, pour savourer la douceur d'un retour aux sources, impératif pour un équilibre. L'intérêt pour des enfants socialement perturbés par la misère Marie, empêchée par le destin de conclure selon une lucidité retrouvée, rebondit en fuyant la sécheresse d'un contexte artificiel, uniquement basé sur le paraître, en protégeant par l'investissement de belles têtes blondes orphelines, elle retrouve un naturel enfoui. Pierre un instant nostalgique sur une route de campagne dans sa luxueuse automobile se demande ce que Marie a bien pu devenir. Une charrette croisée sans un regard contient la réponse. Charlot, prince incontesté du mélo, tapisse cette oeuvre de référence de tous les ingrédients nécessaires à un parcours artificiel, s'achevant sur une prise de conscience et un recadrage sur les vraies valeurs de la vie. Marie quitte la misère en qualité de victime pour la retrouver et la combattre dans une maturité conquise dans la superficialité des salons. Un chef-d'oeuvre. JIPI