Un photographe londonien immortalise sur sa pellicule, un peu à son insu, un couple d'amoureux dans un vague parc à la tombée du jour. Devant l'insistance de la jeune femme pour récupérer ultérieurement les négatifs, il s'intéresse de plus près aux photos et découvre sur les agrandissements une mystérieuse main tenant un révolver et un cadavre allongé dans l'herbe...
>>> Rêve ou réalité, le mystère s'épaissit jusqu'au trouble et au doute final. Pour aboutir à cette oeuvre allégorique et fascinante, au troublant questionnement existentiel...
Bibliographie
- Saison Cinématographique 1967
- Cahiers du Cinéma numéro HS. 1994
- L'Express Cahiers numéro 27
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéros 105, 111, 114, 116, 117, 119, 121, 368
- CiNéMAS Vol.5 numéro 3
- Image et Son numéro 210
- Positif numéros 84, 86, 87
- Cahiers du Cinéma numéro 186, 191 193
- Jeune Cinéma numéro 24
- Télé Ciné numéros 134, 137
- Libération du 4 août 2012
- Dossiers Art et Essai numéro 25
Critiques (Public)
L'énigme policière n'est ici même pas seulement un prétexte. Son déroulement est dans le film trop partiel, même si la scène des agrandissements est d'un suspens génial... On peut plutôt voir ce film comme une sorte de documentaire sur la solitude de l'égoïsme, également sur l'état d'esprit de ce milieu des années 60 (ah! ce passage des Yardbirds ! Vous ne pourrez plus écouter la musique de la même façon après cette vision du public).Un film prenant, silencieux, très coquin, en tout cas désillusionné sur l'happy life des 60's. Se guérir avec « The knack » de Lester tout de suite après .... E.MARIN
"Blow-up" est un enchaînement singulier, presque incongru de faits et gestes quotidiens, complètement démarqués d’une logique temporelle.
L’espace n’appartient plus qu’à l’incommunicabilité entre des êtres farfelus, assoiffés de libertés décalées. Les rapports, tout en étant disloqués d’un assemblage rationnel, donnent des résultats constructifs, dans une absurdité commune.
Sur fond d’underground londonien, des personnages liées par un métier, se plient à des procédures professionnelles froides, à peine respectueuses, doublées de rencontres pulsionnelles, dans des espaces naturels presque déserts.
Les femmes sont belles, jeunes, insouciantes, rapidement cicatrisantes dans le jeu suite aux contrariétés formatées par un boulimique de la photo. Le contexte extérieur est surprenant, les contacts ne sont farouches que pour la forme, les êtres se lient facilement dans des mimiques absentes d’un catalogue normalisé.
Ces images curieuses unissent un voyeurisme presque dément dans une virtualité dissoute, subitement dans un réalisme meurtrier. L'asservissement envers un monde conditionné est gommé par la volonté de se lâcher, que ce soit par ses extravagances soudaines ou un mépris des conventions.
Le cap d’un intéressement est conservé péniblement, grâce à une intrigue policière à laquelle Brian de Palma rendra hommage. Malgré ces quelques antibiotiques "Blow-up" est une œuvre difficile, lassante, offerte à une science cinématographique devant évoluer en se fragilisant, par certaines nouveautés visuelles.
Une partie de tennis particulière révèle la prise de risques effectuée par un maître, récompensé à Cannes, libre de toutes contraintes, préférant lâcher sur le terrain un délire jubilatoire, plutôt qu'un conformisme sans surprises.
Pour public averti.
JIPI