L'EMPIRE DES SENS - 1976

Titre VF L'EMPIRE DES SENS
Titre VO Ai no korida
Année de réalisation 1976
Nationalité Japon
Durée 1h50
Genre DRAME
Notation 18
Date de sortie en France 15/09/1976
Thème(s)
Cinéma japonais (ORIGINE)
La mort, le deuil, ses cadavres et ses représentations (tous pays confondus)
Castration / Emasculation
Films érotiques ou pornographiques (Cinéma japonais) -pinku-eiga-
Ondinisme (tous pays confondus)
Sadomasochisme
Menstruations
Réalisateur(s)
OSHIMA Nagisa
Chef(s) Opérateur(s)
ITÔ Hideo
Musique
MIKI Minoru
Renseignements complémentaires
Scénario : Nagisa Oshima
Musique : chants traditionnels nippons
Distribution : Argos Films

Visa d'exploitation : 45 554

Nota :
d'après un fait divers authentique qui s'est déroulé en 1936 .....
Acteurs
MATSUDA Eiko
FUJI Tatsuya
NAKAJIMA Aoi
KOBAYASHI Kanae
TONOYAMA Taiji
MATSUI Yasuko
SERI Meika
FUJI Hiroko
SHIRAISHI Naomi
OKADA Kyoko
MATSUNOYA Kikuhei
KOKONOE Kyôji
KOYAMA Akiko
TOMIYAMA Kazue
Résumé

Le propriétaire d'une petite auberge de Tokyo, le dénommé Kichizo, se sent fortement attiré par une des servantes du lieu, la sensuelle Sada Abe. Leurs rapports sexuels deviennent de plus en plus nécéssaires, exacerbés par la présence des autres femmes de l'établissement et une continuelle escalade du désir et de la jouissance. L'ultime rapport, "parfait" et total(itaire) sera sanctionné par la mort de Kichizo, étranglé durant le coït et son "amoureuse" castration...

>>> Une oeuvre essentielle qui a suscité un stupide scandale...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- "Trente ans au cinéma" d'Alberto Moravia
- Saison Cinématographique 1977
- Image et Son numéros 308, 391 bis
- Studio numéro 76
- Positif numéros 181, 520
- Cahiers du Cinéma numéros 265, 270, 273, HS. 1994
- Inrock du 12/06/1995
- Cinématographe numéros 19, 21
- Cinéma numéro 215
- Ecran numéro 48
- Sex Stars System numéro 13
Critiques (Public)
16/20 : Vu dans sa version originale avec sous-titres français en novembre 2007 (Festival des Trois Continents).Le regard sur les choses du sexe commence innocemment, de la joie dans l'air, tous les personnages voient d'un oeil naturel les plaisirs charnels, chacun à des degrés divers, tout semble permis dans cette bonne maison... Le patron et une de ses employées, tous deux mariés, se plaisent, il semblerait possible de composer avec cette excitante situation. Voici une escalade peu banale, inspirée d'une histoire vraie survenue en 1936... Oshima serait homosexuel, ce qui expliquerait sa volonté de rendre de plus en plus attachant l'homme dans cette histoire, attendrissant par son côté "viveur", tolérant avec sa maisonnée, il a une bonne tête en plus d'un corps désirable, donc on marche à fond. Moins "névrosable" que sa partenaire, sexy et encore bien jeunette... Situé parfois à la frontière du torride et de l'obscène, mais sans jamais fermer les yeux ou quitter la salle. Chaque scène est composée avec beaucoup de soin. Loin du côté clinique de Catherine Breillat, rien à voir avec un autre érotique comme "La Vie Secrète de Madame Yoshino" de Masaru Konuma (1976) tout aussi "chaud" mais où l'homme est physiquement sans attrait (film massacré par la censure japonaise, alors que celui-ci devrait beaucoup à la protection de la Fance). Tout un art que de côtoyer le plaisir véritable. Pourtant à cent lieues d'un porno pour se mettre en jambes, c'est autre chose, les mouches volent dans la salle... Car il y a de la poésie, de l'humour dans le huis-clos où le saké coule, la crainte monte en même temps que ces jeux malicieux. Image ultime du couple se promenant encore euphorique sous la pluie... Et après c'est la descente, un bien mauvais trip. Le plus émoustillant aura bien été cette montée en puissance de l'intrigue, des raffinements qui peuvent alimenter tout couple en mal d'invention. Mais après, le spectateur est renvoyé aux affres de toute possession mal maîtrisée. On est au Japon, pays où la monstruosité est bannie et parfois vénérée en même temps... Certes, on a son compte de coïts où Sada se pâme à grand fracas, au contraire de Kichizo d'un silence admirable... Mais comme c'est amené avec une totale maîtrise, spectateurs et spectatrices sont retournés mais se rassurent : il s'agissait bien d'un fait divers, une situation rarissime. Réservé aux initiés. L.Ventriloque