Une lettre anonyme dactylographiée est parvenue aux Services Secrets britanniques affirmant que le nouveau responsable du Foreign Office, un certain Samuel Fennan, serait un espion à la solde du bloc communiste. L'agent Charles Dobbs est chargé d'avoir une conversation discrète et privée avec le suspect qui semble fort à l'aise face à ces graves allégations qu'il traite par un haussement d'épaule, de stupides et de mensongères. Pourtant l'homme se suicide le lendemain, accréditant la thèse de la trahison et permettant au contre-espionnage anglais de classer l'affaire. Une décision qui ne satisfait guère l'opiniâtre Dobbs qui se propose de démissionner afin de pouvoir mener ainsi ses propres investigations avec la collaboration assidue d'un ancien inspecteur de police à la retraite, le somnolant et pourtant efficace Mendel. Quelques soupçons quant à la probité et à la duplicité de certaines affirmations de la veuve du macchabée, une surveillance répétée de ses déplacements en voiture et même un brutal passage à tabac le convainquent que l'épisode est loin d'être clos et d'avoir débusqué une complexe et tortueuse affaire d'espionnage. Pendant ce temps, son épouse Ann, qui collectionne les amants et les aventures, vient d'accueillir à leur domicile le fringant Dieter Frey, un sympathique Autrichien qui était le correspondant de guerre de Dobbs durant le second conflit mondial et depuis peu le nouveau petit ami de cette dernière. Il est finalement décidé, par notre agent et son fidèle pandore Mendel de piéger l'idéaliste veuve, ancienne déportée dans un camp nazi, en lui fixant un rendez-vous avec son contact, selon une procédure qui va permettre d'éclaircir l'intrigue et de faire tomber enfin les masques et les apparences...

>>> Une oeuvre assez méconnue du grand réalisateur américain qui donne un éclairage bien plus pragmatique et bien moins folklorique du monde de l'espionnage international, avec ses personnages anonymes et quelconques oeuvrant dans un quotidien souvent étriqué et malingre, loin des dorures, du strass et du clinquant cinématographique de l'univers factice d'un Bond ou d'un OSS 117 de pacotille...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)