Scénario : W.P. Lipscomb,
Cecil Lewis, Ian Dalrymple,
George Bernard Shaw et Anatole de Grunwald .....
d'après la pièce de Bernard Shaw
Montage : David Lean
Distribution : General Film Distributors
Un éminent chercheur en linguistique et phonétique, le professeur Henry Higgins, capable de deviner l'origine régionale de toute personne croisée rien que par l'intonation de sa voix et aux expressions utilisées par son interlocuteur, suggère un pari avec le placide colonel Pickering, rencontré par hasard un jour de pluie sur un marché de Piccadelly, à Covent Garden, de transformer radicalement le parler et les manières d'une jeune fleuriste ambulante, Eliza Doolittle, à la vulgarité prononcée, pour en faire une personne admirée par le beau monde des salons londoniens et cela en un laps de temps d'à peine six mois. L'infréquentable et fruste vendeuse de violettes est donc installée au domicile de notre fin lettré, confiée aux bons soins décrassants de Mrs Pearce la gouvernante et enfin prête à d'intensifs cours de diction et de comportement. Après quelques semaines d'apprentissage plus ou moins harassant, une première vérification des acquis est menée discrètement lors d'une courte invitation (l'incontournable et traditionnel thé de dix-sept heures) chez la propre mère du professeur. Indéniable succès de la visite et coup de foudre évident du jeune Freddy Eynsford-Hill, un invité de passage. Au bout des six mois, reste enfin à passer la définitive épreuve finale, être présentée au gotha de la capitale, lors du traditionnel et prestigieux bal de l'ambassadeur de Transylvanie...
17/20 : Un vieux film en noir et blanc bien ficelé sur le fantasme du Pygmalion, avec l'inévitable retour de manivelle de la cible. Personnellement, je n'ai pas décelé d'insinuation scientifique d'un goût regrettable. J'y ai plutôt vu deux joueurs en pleine euphorie, de celle qu'on a lors d'une expérience fracassante, le plus âgé plutôt respectueux, le plus jeune frôlant la tentation du mépris parce qu'épris justement, on le sait d'entrée de jeu et le plus fort est qu'on n'en souffre pas, alors que le mythe charitable de la haute société hante le regard posé sur la victime, passée de marie-souillon à femme du monde... C'est amené par petites touches discrètes, jamais d'eau de rose, mais on sent de quoi il peut retourner au bout de ces cours de maintien et de diction. Quelques bonnes scènes, parfois irrésistibles (le thé chez la mère du Pygmalion !). Bien sûr, le traditionnalisme pantouflard masculin de ce temps-là prévaut, mais la dame, avec son application forcenée, apporte la note comique qui fait craquer tout le monde ! L.Ventriloque