LES NUITS FAUVES - 1992

Titre VF LES NUITS FAUVES
Titre VO
Année de réalisation 1992
Nationalité France
Durée 2h06
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 21/10/1992
Thème(s)
Sida (Cinéma français)
Césars du Meilleur Film Français
Folies, démences et autres dérangements de l'esprit (Cinéma français)
Réalisateur(s)
COLLARD Cyril
Chef(s) Opérateur(s)
TERAN Manuel
Musique
BINI René-Marc
Renseignements complémentaires
Scénario : Cyril Collard
d'après son roman éponyme .....
Collaboration a l'adaptation : Jacques Fieschi
Distribution : Pan Européenne

Visa d'exploitation : 76 614

Nota :

- César 1992 du meilleur film

- César du meilleur jeune espoir féminin pour Romane Bohringer

- César du meilleur premier film

- César du meilleur montage
Acteurs
COLLARD Cyril
BOHRINGER Romane
LOPEZ Carlos
BLUE Corine
WINTER Claude
BINI René-Marc
SCHNEIDER Maria
CELARIE Clementine
FAVALI Laura
D'ARCANGELO Denis
JABRI Aissa
JAUFFRET Jean-Jacques
DELTERME Marine
GIMENEZ Francisco
TOLILA Yannick
PAJOT Olivier
LAKATOS Stephan
PORRES Diego
VOLETTI Michel
CHANTRE Christophe
ARNIAUD Regine
LOPEZ VILLANUA Anna
CHAVAROT Olivier
GUESMI Samir
ZACCAI Claudio
FIGARO Dominique
BANFI Nella
CASTRO ANDRE Rosa
REYNAUD Olivia
BOUVET Jean-Christophe
BAJJA Hassan
AUMONT Marie-Dominique
PALUN Luc
BAGNI Fabrice
DAVY Nicolas
POTTIER Alexandre
LAGUERRE Laurent
PAVLOUSKA
BREHERET Martine
RAMON Olivier
LUBET Benjamin
BENALLEG Farouk
BOSC Emmanuel
NOARO Magali
Résumé

Jean, trente ans, fait la connaissance de Laura, bientôt majeure. Il s'attache à la jeune femme, ne lui cachant pas sa bisexualité et lui avoue bientôt être atteint du sida. Leur relation passionnelle est perturbée par la possessivité de Laura qui n'accepte pas la liaison de Jean avec Sami, un immigré espagnol...

>>> Une fulgurante et justifiée réussite ! Une mise en scène émouvante et drôle, près des personnages et de leurs élans, tantôt virtuose, tantôt d'une poignante simplicité et la découverte de la gracieuse Romane Bohringer...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Saison Cinématographique 1992
- Revue du Cinéma 1/1992
- Première numéro 188
- Studio numéros 66-67
- Positif numéro 381
- Cahiers du Cinéma numéros 460-466
- Jeune Cinéma numero 218
- Télérama numéros 2232-HS mai 1993-2244-2302
- Nouvel Observateur numéro 1529
- Libération du 26/02/1994
Critiques (Public)
Oooooh la la !!!! Je ne sais pas quoi dire, moi. "Ce n'est plus ma vie, je suis dans la vie" ..... Allez, soyons francs, c'est le meilleur film de l'année avec "IP5" et "La belle histoire". De toute façon le Collard, il commence déjà à se ramasser toutes sortes de récompenses ..... Et puis alors, il y a aussi la petite Romane, ooooh la la la la ! c’est que la môme, ooooh la la la la!!! C'est que la aussi je suis époustouflée, moi. Allez, j'ai 17 ans, je suis une future réalisatrice et je sais que maintenant le cinéma français compte deux virtuoses de choc, qui n'ont pas fini de nous épater .....

Film inoubliable et le meilleur de l'année ..... Hélas quand j'écris ses lignes je viens d'apprendre que Cyril n'est plus des nôtres ..... Quel dommage !

Un film, malheureusement proche de la réalité. On découvre un Cyril Collard étonnant et détonnant, pour un premier film; un destin brise ..... A Romane et à tous les autres, de continuer le mythe ..... Un des rares bisexuels à s'être montré ouvertement en France, dans le monde du show-bizzeness

Cette fille-là le voit comme un dieu, un mec parfait en qui elle croit, quoi ! Non, Cyril a autant de défauts que nous. Il a d'immenses qualités, aussi. Moi aussi, je l'aime très fort, aussi fort que je le peux ..... Mais c'est l'homme que j'aime ..... Pas le dieu Collard, le mythe Collard !

Adieu Cyril. Je t'aime. C'est moi, Valérie, qui avait écrite la première critique sur les "Nuits fauves", ici même, il y a quelques mois ..... Aujourd'hui cette saleta de virus nous l'a enlevé. J’en étais tombée amoureuse et j'avais vu le film six fois. Lundi, ce sera les Césars. Il y a quelques temps, j'étais impatiente de le voir triomphant. Mais demain, je ne regarderai pas la cérémonie, car ... mon dieu !vous savez, amis, je ne crois pas en dieu. Mais aujourd'hui, j'espère très fort que Dieu existe et qu'un jour je le rencontrerai. Alors je lui casserai la gueule à cet enfoiré de créature soi disant divine. A quoi ca sert un dieu, si j'ai si mal .....

Je suis désolé de faire de la peine à tous le monde, mais le film est vraiment mauvais. Cyril Collard nous a tous roulé avec son homosexualité .... Il a fait un bruit pas possible avec des scènes ridicules et une réalisation catastrophique. Il a fait n'importe quoi pour avoir des relations avec des hommes. Tant qu'aux Césars, il les a eu car il est mort ..... Je suis désolé; je n'ai rien contre lui, mais vraiment, revoyez votre jugement.

Moi "Les nuits fauves" j'ai beaucoup aimé et ceux qui n'ont pas aimé, c'est qu'ils n'ont rien compris, alors ce n'est pas à nous, mais a eux de revoir leur jugement

Je viens de lire les critiques de quelques autres. Les avis positifs sont les plus nombreux ..... La fille qui a dit qu'elle ne regarderait pas les Césars, n'a pas compris ce que veut Cyril ..... Il ne veut pas que l'on se lamente sur nous-mêmes, qu'on pleure sur son sort. Non ! Il veut qu'on vive, qu'on découvre la vraie vie ..... Cyril aurait été tellement heureux de nous voir tous rire avec lui, pleurer avec lui, de bonheur et d'émotion quand il aurait reçu son César. On doit pas tout arrêter, la vie continue, merde ! Cyril est un mec génial ..... Ne l'oubliez pas ! Aimons-le ..... ou pas ..... Mais en tous cas, ne le jugeons pas en mal; ne salissons pas sa vie ..... Ce serait trop facile; Il peut pas répondre. Mais ce mec, il est vraiment formidable, il faut pas l'oublier. Il faut apprendre à aimer, la vie aussi. Le sida c'est trop con. La vie c'est trop beau pour être arrêtée plus tôt que "prévue" ..... Prenons exemple sur lui, ça veut pas dire : shootons-nous, branlons-nous, couchons avec tout le monde et attrapons cette saloperie ... Je ne comprends pas non plus le mec qui dit que Cyril a eu ses Césars car il est mort. Les noms avaient été votés avant que Cyril se tire. C'est tellement formidable ce qu'il a fait. Dans "Philadelphia", Tom raconte sa descente aux enfers, en quelque sorte; alors que Cyril, lui, au contraire, nous raconte comment il a peu a peu découvert la vie ..... Et puis l'amour aussi, puisque ce film est un film d'amour, sur l'amour. La polémique qui se fait en ce moment sur Cyril et Erika, c'est nul ..... Ils peuvent pas se défendre; et puis Erika avait fait promettre à son entourage, de ne jamais en parler, de ne pas divulguer cette histoire d'amour avec Cyril ..... C'est monstrueux; ses proches l'ont trahie; d'autres en ont bien profite pour salir la mémoire de Cyril ..... mais en même temps, je dois avouer que cela fait quelque part, un tout petit peu de "bien", si on peut le dire !!! Parce que cela détruit le mythe qui avait commence à se créer. Attention aux médias qui disent que tout est parfait. Cyril ne veut pas de mythe, ni de culte posthume ..... Il faut juste garder en mémoire sa vie, ne pas voir tout ca comme quelque chose de figé. Il ne faut pas rester là à admirer béatement ce qu'il a fait en se disant : "il est vraiment génial, ce type, il est bon" non, il faut dire : il est génial. Alors je vais suivre son exemple, je vais faire comme lui" faites gaffe a vous mes cops ..... Message a ceux que je ne connais pas. Faites gaffe à votre vie et aussi à celle de vos partenaires; c'est beau, on dit "Protégez-vous" ... mais et l'autre aussi !

Reprendre la "plume" pour "Les nuits fauves". Je sais, parler d'un film en le baptisant "chef-d'oeuvre" est toujours contestable. Parce qu'il m'a VRAIMENT touché, mon avis n'est bien sûr qu'hautement subjectif. Essayons d'expliquer. Profond réalisme et désespoir total. Mais le film n'est pas une photographie d'une situation infernale ou la possessivité dementielle(où les femmes ne peuvent que se reconnaître) se heurte au cataclysme d'une vie de trente ans qui se meurt et n'ose plus croire, espérer, envisager demain à deux. Le dernier quart d'heure coupe la linéarite du film, et lui donne à mon sens un plus de réalisme. En effet, il eut été trop simple de faire un film sur l'horreur de mourir dans la force de l'âge, du sida alors qu'on pourrait commencer à vivre vraiment. Le dernier quart d'heure nous montre que la vie n'est pas un désespoir immobile. Il évolue, lui aussi, et la vie reprend ses droits. Laura pourrait réapprendre un amour calme. Devenir "adulte", "dépassionnée". Jean se décide à se penser : son refus d'accepter d'être atteint par le virus, sa fuite dans des liaisons dépersonnalisées... Finalement, il revient à ce que lui a dit la jeune Marocaine au début du film : profite de ta maladie pour te réformer (ou redémarrer ?). Bref ce film est superbe, parce qu'il est une enième et très réussie recherche de définition de la complexité du relationnel. Cet imbroglio infernal entre amour, passion, tendresse, amitié, compréhension, fuite, solitude, possessivité, destruction autant qu'auto-destruction ..... Ce film est très riche et l'on pourrait en parler encore très longtemps. La cohabitation du vampire "Désespoir" et de la déesse "Espoir" y est très réussie. Mais peut-etre cette cohabitation est elle la condition sine qua non d'un très bon film ... Je soulignerai encore, après bien d'autres, la remarquable interprétation des acteurs principaux ... MILAN

Cyril Collard brosse un portrait assez juste de l'homosexualité des années 90 (pour les hétéros, quelle découverte !)mais il faut toujours se méfier des effets de mode et replacer ce film dans son contexte. Romane Bohringer est une révélation, mais son rôle est franchement insupportable.