L'ILE NUE - 1960

Titre VF L'ILE NUE
Titre VO Hadaka no shima
Année de réalisation 1960
Nationalité Japon
Durée 1h33
Genre DRAME
Notation 19
Date de sortie en France 29/11/1961
Thème(s)
Cinéma japonais (ORIGINE)
Enterrements (tous pays confondus)
Iles (Cinéma japonais)
Téléfériques / Funiculaires / Télésièges (tous pays confondus)
Milieu rural (Cinéma japonais)
Réalisateur(s)
SHINDO Kaneto
Chef(s) Opérateur(s)
KURODA Kiyomi
Musique
HAYASHI Hikaru
Renseignements complémentaires
Scénario : Kaneto Shindo
Produit par Kaneto Shindo
et Eisaku Matsura .....
Distribution : Films Sans Frontières

Visa d'exploitation : 25 333

Nota : Grand prix du festival de Moscou 1961 .....
Acteurs
TONOYAMA Taiji
TANAKA Shinji
HORIMOTO Masonori
OTOWA Nobuko
Résumé

Une pauvre petite famille paysanne sur un anonyme petit îlot au Japon doit quotidiennement lutter afin de trouver l'eau nécessaire pour faire pousser ses maigres plantations. Heure après heure, jour après jour, la vie du couple est rythmée par les mêmes gestes simples qui conditionnent leur délicate survie. Cet ordre semble-t-il inaltérable est perturbé par la mort d'un de leurs enfants. Pour un temps seulement. Le chagrin n'est pas de mise quand la survie est en question...

>>> Sublime et poétique, un inoubliable film presque muet, qui bouleverse et déchire profondément par sa beauté rigoureuse et sa puissante sensibilité...

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéro 622
- Cinéma 62 numéro 62
- Télé-Ciné numéros 101 et 102
- Ecrans de France numéro 275
- Image et Son numéro 149
- Ciné-Jeunes numéro 30
- Films et Documents numéro 178
- Fiche Vox numéro 207
- Saison Cinématographique 1962
- Revue du Cinéma numéro 149
Critiques (Public)
17/20 : Survolé à l'adolescence à la télé, mais pas su l'apprécier à l'époque (trop soporifique pour les jeunes ribouldingues !). Revu adulte en 2007, le dvd avec "commentaire audio", un dialogue assez captivant affiché en bas de l'écran, infos tout à fait bienvenues pour relancer l'intérêt aux moments où il peut être tenté de se relâcher... Ce film-miracle, à budget infime, est une épure exceptionnelle sur le plan du son (bien qu'il n'y ait pas de dialogues) et des prises de vue (décors naturels, le noir et blanc fait la part belle aux nuances, et il y a une infinité d'angles pour montrer l'île, le continent, les personnages en va-et-vient). Les gestes et les bruits ambiants tiennent lieu de langage, on s'y fait assez vite. Cette ritournelle, lancinante, avec quelques variantes mais toujours en parfait accord avec l'image, à tel point que l'absence de musique crée une sensation d'écho dans la tête du spectateur. La vie enfantine est dépeinte comme la seule qui vaille, ces petits qui courent atténuent l'aridité du film. Car on est suffoqué par les contraintes des parents qui ont l'air de prisonniers volontaires de leur île, de leur eau au compte-gouttes (en dehors des soins aux enfants, les deux adultes à part un bain visiblement bienfaisant, une baffe et quelques larmes ont le boulot pour seul lien)... La perte d'un enfant passerait presque pour une délivrance face à pareil héritage. Tout en étant envoûtée par la beauté de l'ensemble et la tristesse qui s'en dégage (encore plus déchirant le fait que cette île soit proche d'Hiroshima), j'ai tout de même osé penser : joli cadre, jolis angles... Mais, dans les années soixante, que diable n'ont-ils créé un système de distribution d'eau plus malin que ces allées et venues incessantes afin de vivre peinards sur leur p... d'île ? L.Ventriloque

Les repas peu copieux et répétitifs sont rapidement absorbés dans un silence total tout comme ces journées harassantes ou le moindre geste s’avère une épreuve au contact d'un paysage tourmenté et imprévisible. L’enfant libre de ses mouvements, trop chétif pour produire peut encore se divertir pendant quelque temps de tout ce qui l’entoure préservé d’une corvée journalière se rapprochant inexorablement de son quotidien. Exempté provisoirement de journées interminables sans le moindre geste affectif de parents rarement disponibles, accaparés constamment par le rythme incessant d’un labeur se reproduisant en permanence. Une addiction pesante et sans espoir que l’on assume sans aucune lassitude apparente sur une terre ingrate dans une chaleur insupportable avec comme échappatoire, un contact temporaire avec certains aspects d’un autre monde dont on ne comprend pas toujours le fonctionnement. Une allégeance sans fin envers un parachutage isolé et éprouvant qui faut endurer chaque jour sans broncher telle une robotisation sans âme ne laissant aucune place à un support émotionnel dans l'impossibilité de pouvoir s’exprimer dans de telles conditions d’existence. JIPI