Dans une forêt touffue, un homme est traqué par des individus en uniforme solidement armés qui finissent par l'abattre. Lorsque tout est redevenu calme et serein, l'homme se relève, apparemment en vie, qui, en prenant la direction du village proche, nous raconte son histoire. Il dit s'appeler Boris Varissa, surnommé l'Ukrainien et faire partie d'un réseau de la Résistance dont son chef, Jean Robin que tous les consommateurs de l'auberge de la bourgade semblent hautement apprécier le courage et la témérité, lui doit la vie sauve, lors d'une intrusion ennemie dans son manoir. Boris compte se rendre à la demeure de ce dernier, encore habitée par Laura, l'épouse du disparu, sa soeur Sylvia, une servante prénommée Maria, le père du maître de maison et un mystérieux domestique. D'étranges complicités ludiques où prédomine le jeu chatoyant et tactile de colin-maillard, animent et rapprochent les trois jeunes femmes que notre nouvel arrivant tente de séduire à tour de rôle. Et sans cesse, il va réitérer le récit de son obscure aventure, à chaque fois modifié, toujours différent et sans cesse fluctuant. Et si finalement Jean Robin dont tout le monde attend le prochain retour, avait été un traître, comme le suggère et l'affirme son lieutenant Boris ?

>>> Troisième oeuvre cinématographique d'un des émérites papes du nouveau roman, ce cheminement labyrinthique d'un homme en perpétuelle mouvance et recherche de ses possibles, comme un acteur sur scène où sur un écran, dans un récit gigogne adroitement en porte-à-faux, en forme de puzzle mensonger et temporel, peut séduire, laisser indifférent, mais aussi profondément agacer...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)