L'HEURE DU LOUP - 1967

Titre VF L'HEURE DU LOUP
Titre VO Vargtimmen
Année de réalisation 1967
Nationalité Suède
Durée 1h40
Genre DRAME PSYCHOLOGIQUE
Notation 17
Date de sortie en France 15/05/1968
Thème(s)
Enucléation (tous pays confondus)
Journal intime (tous pays confondus)
Cinéma suédois (ORIGINE)
Folies, démences et autres dérangements de l'esprit (Cinéma suédois)
Iles (Cinéma suédois)
Réalisateur(s)
BERGMAN Ingmar
Chef(s) Opérateur(s)
NYKVIST Sven
Musique
WERLE Lars Johan
Renseignements complémentaires
Scénario : Ingmar Bergman
Effets spéciaux : Evald Andersson
Distribution : Artistes Associés

Visa d'exploitation : 34 438
Acteurs
ULLMANN Liv
VON SYDOW Max
JOSEPHSON Erland
THULIN Ingrid
FRIDH Gertrud
BROST Gudrun
ANDERBERG Bertil
RYDEBERG Georg
JOHANSON Ulf
WIFSTRAND Naima
HJORTZBERG Lenn
RUNDQUIST Mikael
HELIN Agda
SUNDQUIST Folke
SEILITZ Mona
Résumé

Une jeune femme se souvient de sa vie sur une île déserte avec son mari, peintre tourmenté par une sensibilité exacerbée qui le mènera à la folie et à la mort...

>>> Film d'une désespérance totale, d'une noirceur inouie où même l'art (ici la peinture) n'a plus de fonction d'exutoire, de décantation du subconscient. L'artiste meurt d'un excès de solitude et d'incommunicabilité. A voir absolument (et qu'on ne parle pas de cinéma élitiste, comme certains enragés du bis)...

Bibliographie
- Positif numéro 98
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéro 962
- Cinéma 68 numéro 128
- Image et Son numéro 221
- Cahiers du Cinéma numéros 202-203
- Télé-Ciné numero 144
- Saison Cinématographique 1968
- Revue du Cinema numéro 226
Critiques (Public)
18/20 : Troublant ! C'est ce qui vient à l'esprit quand le film s'achève. Je connaissais le verbe de Bergman, les contrastes sublimes dans sa lumière, l'inventivité de sa mise en scène mais ici c'est une autre face du personnage qui apparaît. L'homme torturé. Ce film sur l'incommunicabilité rejoint beaucoup "Persona" sur de nombreux thème et dans son traitement. Un peintre en manque d'inspiration est rongé par de vieux démon jusqu'à plonger dans la folie. Il ne parle qu'à se journal, n'osant pas révéler certains côtés sombre de son existence à sa femme. Il ne supporte bientôt plus le contact avec les autres, la vie en société l'ennuie. Il préfère se laisser ronger par ses démons. Si vous n'avez pas vu le film vous pouvez arrêter là votre lecture pour regarder sans attendre ce chef- d'oeuvre d'onirisme et de noirceur bergmanien. Une des scènes marquantes du film est la scène du meurtre, sans son direct que celui de l'instrument de mort. Bercés à l'image par le mouvement des vagues et à l'oreille par une musique étrange, sourde et angoissante, le spectateur est plongé dans une scène superbe où la violence et la haine des personnages éclatent avec une force rarement vue à l'époque. On remarque aussi avec délectation que Bergman a influencé certains réalisateurs dont très fortement l'univers de Lynch. Dans sa séquence de délire du peintre, on retrouve en effet beaucoup de clefs et d'images de l'univers lynchien (qui avoue l'influence du maître). Les vingt dernières minutes du film sont totalement hors normes, sombres, et pleines de désespoir, ponctuées par les croassements d'un corbeau qui suit le peintre dans tous ses mouvements. Certains marchent sur les murs tandis que d'autres de décollent la peau du visage. Un univers de folie et de déconstruction autour d'un Max von Sydow en totale rupture avec le monde qui l'entoure. Sublime ! La filmographie de Bergman est faite de petits trésors et de perles noires. Ce film est parmi ses meilleurs.  YK