C'est par l'intermédiaire attentif et gracieux d'un ami de longue date, prénommé Roger, que la célèbre danseuse Isadora Duncan, (1877-1927) maintenant proche de la cinquantaine, mais toujours aussi exubérante et démesurément extravagante, en villégiature sur la Riviera française, fait écrire ses mémoires qui débutent à l'âge de douze ans, lorsqu'elle décide de consacrer son existence à la beauté. Après des débuts plutôt embarrassés et discrets dans une minable revue de cabaret aux States, rétribués par de maigres émoluments, lui donnant la possibilité d'un départ pour l'Angleterre, commence rapidement pour elle une carrière fulgurante qui lui permettra de révolutionner l'art de la danse et de la chorégraphie, en y incorporant souvent des figures liées à l'antiquité gréco-romaine. Sa biographie laborieusement dictée à son bienveillant collaborateur évoquera aussi scrupuleusement ses invraisemblables exaltations amoureuses dont les plus marquantes auront comme protagonistes, un volubile décorateur (Craig), un riche homme d'affaires (Singer) et un poète soviétique (Essenin), liaisons orageuses et tumultueuses, néanmoins ponctuées par deux naissances, une fille prénommée Deirdre et et un garçon, baptisé Patrick, qu'elle perdra tragiquement dans un accident de voiture. Une vie passionnée et passionnante qui se terminera tout aussi dramatiquement, étranglée par le voile qu'elle portait autour de son cou et qui fut pris dans les rayons d'une automobile...

>>> La première impression que laisse cette réalisation, à la fin de la projection, est l'évidence d'une indiscutable performance artistique de l'excellente Vanessa Redgrave dans le rôle titre, assumant avec un réel talent les moult facettes d'un personnage fascinant et déroutant. Paradoxalement, on est fort éloigné des chefs-d'oeuvre du réalisateur que l'on a connu déjà plus inspiré et plus percutant...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)