Shibano Shinsaku, un dramaturge en promenade et en manque d'inspiration, découvre, grâce à un peintre du dimanche qu'il perturbe dans sa picturale création artistique, la maison rêvée pour achever enfin sa pièce. Rapidement il emménage avec femme, enfants et bagages et découvre finalement bien des perturbations qui empêchent son inspiration de s'épanouir. En effet, entre les lancinantes piailleries d'un oiseau, les grattements révulsifs d'un éventuel rongeur, l'aboiement intempestif d'un canidé et les miaulements rauques d'un matou, il faut rajouter les fréquentes pleurnicheries d'un de ses enfants, ses pressantes envies d'aller sur le pot ou bien ces matinales facéties sonores, après une esquisse de sommeil à l'orée de l'oreiller. Sans oublier les dérangements professionnels, un télégramme intempestif lui réclamant d'urgence la fin de sa pièce ou bien un vendeur de médicaments à la sauvette qui insiste et persiste outrageusement. De plus, cerise sur le kimono, les voisins sont extrêmement bruyants, en particulier madame Takiko, une ravissante maîtresse de maison, qui vocalise à tour de gosier en compagnie d'un petit orchestre de jazz fort inspiré. Excédé il décide de se rendre sur les lieux et de protester énergiquement...

>>> Considéré comme le premier film parlant japonais, cette oeuvre limpide et légère développe une atmosphère insidieusement burlesque sur fond de fausse gravité, avec une suave nonchalance et une adorable joie de vivre par delà les moult aléas de l'existence, une sorte de tranquille et benoîte radiographie de la middle class, toujours d'actualité et d'une merveilleuse et souriante intemporalité...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)