Dans une contrée rurale d'une Ecosse du dix-huitième siècle, le cadavre du dénommé Robert vient d'être exhumé par une petite troupe armée et sans que les soudards en soient de quelque façon étonnés, le macchabée se met à raconter son incroyable histoire. Alors que son paternel s'était forgé une solide existence de débauche ininterrompue, entre festives ripailles et paillardise quotidienne, sa mère s'est retirée dans une profonde croyance religieuse stigmatisée par le libidineux pasteur de la région. Mariée à un vieillard lubrique toujours ivre, elle donne naissance à Gustave qui suivra scrupuleusement les préceptes maternels. Robert (le narrateur) quant à lui, très jeune déjà, il développa une persistante animosité à l'égard de son frère, un ressentiment qui sera sans cesse aiguisé à l'âge adulte par un mystérieux compagnon de dépravation (un suppôt diabolique) qui lui suggère de tuer son frère, en le provoquant en duel, afin de profiter de l'ensemble des biens de la famille. Ce meurtre odieux se poursuivra avec la mort brutale de sa mère qu'il noiera dans un étang proche, en même temps que l'homme d'église qu'elle fréquentait régulièrement. Et malgré ces deux crimes abjects, Robert échappera aux soldats lancés à ses trousses, grâce au magique chapeau du méphitique inconnu, le rendant un temps, invisible aux yeux des poursuivants...

>>> Adaptation réussie d'un roman gothique de l'écrivain écossais James Hogg : "The Private Memoirs and Confessions of a Justified Sinner" (1824) cette pénultième œuvre cinématographique se veut surtout et avant tout une indirecte dénonciation de l'hypocrisie morale et du rigorisme sociétal de l'époque qui fustigent les plaisirs de la chair / chère et tous débordements amoraux et licencieux. Il est à noter un indéniable talent pictural de la prise de vue, dans le choix et le traitement du décor, ainsi que de l'approche de la nature, le tout immergé dans une somptueuse plasticité visuelle...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)