Johnny débarque à Londres après une assez longue absence. Il se rend chez une fille qui attend de ses nouvelles depuis une éternité, mais dont il ne semble faire que peu de cas. Notre héros affiche une trentaine plutôt désabusée. Il a fini de rêver depuis longtemps et se réfugie dans un cynisme percutant, entre ironie et dérision. Pourtant il ne se dépare point d'un constant humour, d'une verve salvatrice, pour ne pas sombrer.
>>> Mike Leigh jette une fois de plus son regard grinçant et pourtant plein de sympathie sur les laissés-pour-compte et autres marginaux de la société britannique contemporaine. Avec un étonnant brio remarquable...
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Mensuel du Cinéma 7/1993-11/1993
- Première numéro 200
- Studio numéros 74-80
- Positif numéro 393
- Cahiers du Cinéma numéro 469
- Jeune Cinéma numéro 225
- Avant-Scène numéro 426
- Télérama numéros 2287-2294-HS mai 1994
Critiques (Public)
Un film formidable et inquiétant. L'errance d'un paumé philosophe dans Manchester, au hasard de ses rencontres les plus inattendues .....
Nu, on l’est tous plus ou moins face à l’absurdité de l’existence. Il n’est guère que l’amour qui réchauffe un peu. Du coup, quand on est dépourvu de toute capacité à en donner et à en recevoir, on est encore plus nu, encore plus dépourvu, encore plus démuni face à la vie.
Mais de là à devenir aussi cyniques, sadiques et pervers que ces deux tarés !! D’accord, ils souffrent, sans doute depuis trop longtemps et veulent faire partager cette sensation avec le monde entier. Histoire de se sentir moins seuls. Mais à quoi bon être aussi abjects ? On a envie de les rouer de coups, ces mâles qui ne savent faire que mal. Ou de les émasculer. Leigh s’est arrêté à la première option, ne faisant qu’ébaucher la seconde. C’est presque dommage. D’autant qu’en face de ces salauds, les femmes ne sont qu’amour. Amour facile, amour (é)perdu, amour triste, amour soignant, amour aveugle, mais amour toujours.
Que te dire de plus ? L’interprétation est carrément époustouflante. Ce film a une couleur glauque, une mélodie douce-fataliste, un goût extra dry et énervant. 17/20 : TY