Scénario : Charles Schnee
d'après une histoire de George Bradshaw
Direction artistique : Cedric Gibbons
Costumes : Helen Rose .....
Assistant-réalisateur : Jerry Thorpe
Distribution : MGM / Action Cinémas
Produit par John Houseman
Visa d'exploitation : 13 913
Nota :
Film primé par six oscars en 1953 :
- Meilleure Interprétation Masculine pour Kirk Douglas
- Meilleur Second Rôle Féminin pour Gloria Grahame
Un réalisateur, une actrice et un scénariste a qui l'on propose un nouveau contrat avec un célèbre producteur d'Hollywood, actuellement dans une fort mauvaise passe financière, évoquent chacun à leur tour, la tyrannie et les humiliations subies dans le passé par l'homme en question et leurs compréhensibles réticences pour se lancer dans ce projet .....
Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Revue du Cinéma numéros 143bis, 458
- Studio numéro 34
- Positif numéros 12, 50/51, 352
- Les Nouvelles Littéraires numéro 2759
- Radio-Cinéma-Télévision numéros 179, 182, 183, 184
- Les Lettres Françaises numéro 472
- Cahiers du Cinéma numéros 26, 63, 74
- Télérama numéros 817, 1403
- Téléciné numéro 38
- Ciné-Revue numéros 14 et 47 (1953)
- Le Film Complet numéro 526
- Les Films pour Vous numéro 247
Critiques (Public)
Jonathan Shields est un jeune producteur ambitieux.
Programmé héréditairement pour gagner, il dispose d'un environnement plus ou moins soumis à ses intuitions professionnelles.
Les sujets et les comédiens ne manquent pas. Les films de troisième ordre pullulent dans cette industrie hollywoodienne farfelue des années cinquante.
Œuvres sans intérêts tournées à la va vite sont monnaies courantes. Le ridicule de certains scénarii ne tuent pas cette faune assoiffé de gloire, se construisant lentement en traversant des contrées infestés de navets.
Certains comédiens sont excentriques, qu'importe il ne servent qu'épisodiquement à l'avancée de la carrière d'un homme sans scrupules bâti pour l'environnement d'un travail où l'on est encore debout à quatre heures du matin, à cogiter sur les scènes à tourner dans la journée qui s'annonce.
Les relationnels de Shiels avec les producteurs, metteurs en scène, comédiens et écrivains sont ambigus, construis uniquement sur l'ambition d'un seul homme. Ils s'achèvent tous par la trahison.
Toutes ces personnes lésées rebondissent en faisant abstraction de leurs déceptions. Shiels est un bienfaiteur qui s'ignore. L'orgueil cicatrice ces blessés qui rebondissent en adoptant les principes de leur prédateur.
Pour dominer, il faut rester libre et considérer les humains comme des éléments manipulables, le but est de se maintenir dans le métier, accompagné d'une solide base financière, conquise par les projets les plus fous.
Néanmoins, certains esprits sont fragiles. Shields est obligé de se mouvoir intelligemment sur le terrain vaseux de la fausse protection, afin de rassurer ses ressources principales de revenus.
Les années passent. Shields va mal, sa carrière de producteur est en chute libre, il a besoin de l'aide de certaines personnes trahies pour redécoller.
Faut-il se venger de ce personnage au cœur sec, mais qui sans le vouloir a propulsé par une formation musclée des profils adaptés aux métiers réalistes du cinéma?
Ce huis clos, ponctué de flash-back où chacun des quatre personnages revanchards relatent leurs relationnels raté avec Shields, est passionnant.
Un véritable procès où le rapport de forces s'inverse. Shields n'est plus un dominant, il est devenu dépendant de la faune qu'il n'a pas respectée.
Tout cela semble calqué sur le véritable cheminement du comédien de cinéma, qui au début n'est rien, puis se façonne une envergure, suite à l'accumulation de ses déceptions professionnelles.
"Les ensorcelés" est un très bon film d'éveil sur ce territoire attirant, malgré sa mauvaise réputation de nombreuses vocations.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Le film est daté il est vrai, par l'image négative de l'industrie de ces grands trusts et enseignes de cette époque obsolète où tout le monde était un kleenex en puissance.
JIPI