LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE - 1963

Titre VF LE JOURNAL D'UNE FEMME DE CHAMBRE
Titre VO
Année de réalisation 1963
Nationalité France
Durée 1h35
Genre DRAME
Notation 15
Date de sortie en France 04/03/1964
Thème(s)
Mirbeau (Octave)
Satires sociales
Employé(e)s de maison (Cinéma français)
Fétichisme
Carrière (Jean-Claude)
Papillons (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
BUNUEL Luis
Chef(s) Opérateur(s)
FELLOUS Roger
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Jean-Claude Carrière
et Luis Bunuel .....
d'après le roman d'Octave Mirbeau .....
Décors : Georges Wakhevitch
Pierre Lary et Juan Bunuel
étaient assistants-réalisateurs .....
Distribution : 20th Century Fox
Produit par Henri Baum

Visa d'exploitation : 27 516
Acteurs
MOREAU Jeanne
FRANVAL Jean
GERET Georges
BERTIN Françoise
PICCOLI Michel
JAEGER Claude
LUGAGNE Françoise
DAMIEN Madeleine
OZENNE Jean
PEREZ Jeanne
IVERNEL Daniel
GENIAT Gilberte
MUSSON Bernard
CARRIERE Jean-Claude
MUNI
ZARDI Dominique
COLLET Pierre
GEYMOND-VITAL Bernard
BERTRAND Aline
EYRAUD Marc
GOBIN Gabriel
SAUVAGE Dominique
TAINSY Andrée
BERNARD Joelle
ROUZE Marcel
DACQUIN Michel
LE FLOCH Marcel
DUBOURG Marguerite
Résumé

Satire acerbe et féroce d'une bourgeoisie de province engoncée dans des traditions inégalitaires et une baveuse hypocrisie de façade à travers l'histoire édifiante d'une femme de chambre (superbe Jeanne Moreau) entrant au service d'une famille de notables normands vers les années 1930. En effet, la jeune Célestine, nouvellement engagée dans la famille Monteil, servira de catalyseur et de témoin pour dénoncer les tares sous-jacentes d'un milieu que Bunuel exècre véhémentement...

>>> Plaisant et méchant !

Bibliographie
- Avant-Scène numéro 36
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Télérama numéro 736
- Cinématographie Française numéro 3
- Cinéma 1964 numéro 85
- Cahiers du Cinéma numéro 154
- Image et Son numéro 173
- Télé-Ciné numéros 116/117
- Saison Cinématographique 1964
- Revue du Cinéma numéro 259
- Studio numéro 71
Critiques (Public)
Le site est rude, froid, éloigné de tout. Un tel isolement entretient la querelle de voisins, la haine du Juif et du Bolchevik. Le papillon est tiré au fusil, la parole est brève, chaque composant de l’échelle hiérarchique en impose ou se soumet. Les propositions indécentes fusent dès la troisième phrase, dans un dialogue rudimentaire, se consumant rapidement faute d’intellect. L’aristocrate compte ses balles, pendant que le domestique s’entretient de théories simplistes et sommaires. Le maître de maison, refoulé sexuel, traque la femme de chambre, le vieux pervers se fait faire la lecture en brûlant ses dernières cartouches dans le fantasme de la bottine. La maîtresse de maison enrobée d’une frigidité approuvée par un curé tapeur, arrose au centime près un mari frustré, halluciné par le manque, culbutant n’importe quoi dans la grange, afin d’entretenir une libido devenue presque porcine. Célestine / Marie issue d’un Paris perçu dans un tel vide rural comme débauché, se joue de ces intérêts amoureux, mêlés de dominations, en offrant une fausse soumission calculée, excitant encore davantage les besoins sommaires de nationalistes embusqués ou de vieux cochons cloîtrés. Finalement c’est la femme de chambre qui mène le jeu, en offrant espérances éternelles ou étreintes consentantes à des prétendants bavant de possessions charnelles ou de minables projets. "Le journal d’une femme de chambre" délocalise la perversité en gîte rural. Une campagne triste, livrée à elle-même, dominée par le désir bestial et la dérive politicienne, convoite individuellement une soubrette distribuant habilement ses attraits à des rustres compartimentés en fonction de ses désirs. Célestine / Marie allume, choisit l’heureux élu, puis se couche sans rien ressentir. L’horizon du trottoir cherbourgeois presque perceptible, ne semble même pas émouvoir cet esprit tant l’impact de la débauche est latent en prenant l’habit d’un besoin étrangement en harmonie avec cette contrée démunie de lumière intellectuelle. Tout en étant du Mirbeau, c’est presque du Zola devenu bunuelien. JIPI