Klaus, un ancien médecin nazi ayant sévi dans un camp de concentration, durant la Seconde Guerre Mondiale, y pratiquant de sordides expérimentations, essentiellement sur de jeunes garçons, dans un délire de sadisme et de perversité, vit désormais incognito en Catalogne, sous couvert d'une discrète et tolérante Espagne franquiste. Tourmenté par ses violentes pulsions tortionnaires et mortifères, il supplicie à mort un gamin de la région et finalement, culpabilisé par son maladif comportement, il tente de se suicider en se jetant du toit de sa maison. Une chute vertigineuse et punitive qui n'aura pas le mortel dénouement escompté, l'homme se retrouvant finalement paralysé de ses membres et confiné en permanence dans un poumon d'acier qui l'aide à respirer. Commence une existence morne et limitée, entre son épouse Griselda, sa fille Rena, et l'épisodique présence d'une infirmière et d'une femme de ménage. Tout va basculer, lorsqu'un jeune homme prénommé Angelo, se présente pour l'emploi médical devenu vacant. Contre l'avis de son épouse, Klaus insiste pour l'embauche de ce dernier qui semble exercer une sourde influence sur son grabataire patient...

>>> Une perle noire du "cinéma bis" ibérique qui distille avec une redoutable efficacité, une diffuse et constante oppression narrative, rehaussée par une étonnante interprétation des principaux protagonistes qui transfigurent les éléments scénaristiques basiques (vengeance, perversion, rapports maître / esclave) en une fascinante et macabre mise à nu de l'abyssale noirceur de l'âme humaine...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)