L'HISTOIRE D'ADELE H. - 1975

Titre VF L'HISTOIRE D'ADELE H.
Titre VO
Année de réalisation 1975
Nationalité France
Durée 1h38
Genre DRAME PSYCHOLOGIQUE
Notation 10
Date de sortie en France 08/10/1975
Thème(s)
Hugo (Victor)
Folies, démences et autres dérangements de l'esprit (Cinéma français)
Réalisateur(s)
TRUFFAUT François
Chef(s) Opérateur(s)
ALMENDROS Nestor
Musique
JAUBERT Maurice
Renseignements complémentaires
Scénario : Jean Gruault,
Suzanne Schiffman et François Truffaut .....
avec la collaboration de Frances V. Guille,
d'après son livre : "Le journal d'Adèle H" .....
Décors : Jean-Pierre Kohut-Svenko
Distribution : Artistes Associés

Visa d'exploitation : 37 630

Nota :

- Prix d'Interprétation pour Isabelle Adjani, Festival de Carthage 1976

- Prix Georges Meliès du Meilleur Film Français 1976

- Grand Prix du Cinéma Français 1975 et Meilleur Scénario .....

- Meilleure Interprétation Féminine aux Prix de la Critique New-Yorkaise 1975

- Prix du Meilleur Scénario, Meilleure Interprétation Féminine Festival des Iles Vierges 1975

- Prix du Meilleur Acteur Etranger (Isabelle Adjani) David di Donatello 1976
Acteurs
ADJANI Isabelle
ROBINSON Bruce
MARRIOTT Sylvia
BLATCHLEY Joseph
GITLIS Ivry
TRUFFAUT François
DOREY Reubin
HATHWELL Carl
WHITE Mister
MADAME LOUISE
DE SAUSMAREZ Cecil
FALLA Raymond
MARTIN Roger
LEURSIE Jean-Pierre
BOURDET Louise
GILLINGHAM Clive
WILLIAMS Ralph
LOAN Thi
JACKSON Edward (2)
MANSION Aurelia
FOOTE David
FREJABUE Jacques
DURPOIX Chantal
CROOK Geoffrey
Résumé

Nous sommes en 1861, Adèle, une des nombreuses filles de Victor Hugo a pris la fuite vers le Canada pour retrouver son bien-aimé à Halifax, le lieutenant Pinson, officier de l'armée anglaise. Mais le fringant bonhomme l'a oubliée depuis longtemps et les retrouvailles seront assez houleuses. Sa folle passion le fera suivre son amoureux dans les moindres déplacements de sa garnison jusqu'aux méandres de l'aliénation...

>>> Truffaut est incapable d'insuffler le moindre sentiment de dérèglement passionnel...

Bibliographie
- Avant-Scène numéro 165
- Fiche de Monsieur Cinéma
Critiques (Public)
17/20 : Du charmant poème scolaire "Mes deux filles", Truffaut offrait dans les seventies de revenir en rappelant que Léopoldine se noya avec son mari, et qu'Adèle, belle et brillante pianiste se sentant la moins aimée de l'écrivain, prit la tangente en serrant les dents. Le film relate ses petits calculs à distance dans le glacial Halifax où revendiquée Hugo ou clandestine, elle réclame et empoche les mandats, court derrière ce Pinson magnifié plus il se dérobe, finit par colporter des inventions qui trahissent autant un excès de romantisme que l'effroi de n'être rien... Chaleur humaine et pourtant rudes images que ces embarcations et habitations devinées dans le noir. Que d'austérité comparé à la douillette Hauteville House de Guernesey et ses palmiers ! J'avais oublié lors de la sortie en salle l'épisode de la Barbade dans le sillage du lieutenant, cette errance qui peut être de la démence ou le détachement des joueurs qui ont atteint leur objectif... Pinson l'appelle et Adèle continue de marcher l'air absent. Ramenée de cet exil au bercail par une bonne âme, Adèle a-t-elle été hospitalisée puis enfermée une fois pour toutes ? A quel point, face au monstre sacré paternel pas si commode en famille notamment avec la gent féminine, était-elle artiste ou aliénée ? Ce film un peu sévère dans l'approche (j'en avais retenu la froide descente aux enfers d'une obsession non partagée) a le mérite d'attirer l'attention sur cet aspect. En plus de la prestation d'Isabelle Adjani alors en plein épanouissement... La voix-off révèle qu'une fois à l'abri du monde, Adèle Hugo aurait beaucoup jardiné, noirci à sa façon quantité de pages et... enterré tous les siens (1830-1915) ! L.Ventriloque

« Je ne donne pas mon corps sans mon âme » L’amour ne peut être viable à long terme que si l’on lui donne une dimension même si cette dimension n’appartient qu’à soi et à ses différents ressentis que la réalité s’acharne à ne pas reproduire. Une noyade persistante et intensive que l’on s’impose en fonction de l’évènementiel de l’être aimé que l’on harcèle continuellement par ses avances à n’importe quel endroit ou il se trouve. Ravitaillant dans un état de plus en plus personnel et détérioré la lumière noire d’une cause perdue. Un infime espoir que l’on entretient en s’autodétruisant dans une obstination permanente guerroyant contre un échec que l’on refuse d’entériner. Tout en essayant de surmonter la douleur d'un drame familial que l’on revit régulièrement et l'impact d'un patronyme pesant dont on préfère écrire le nom plutôt que de le prononcer. L’effondrement d’une charpente entêtée, terne et frigide délocalisée au bout du monde émiettant sa personnalité dans une passion amoureuse aux portes de la folie ne pouvant perdurer que par la fable et le mensonge. JIPI