LA MAISON AUX ESPRITS - 1993

Titre VF LA MAISON AUX ESPRITS
Titre VO The house of spirits
Année de réalisation 1993
Nationalité Allemagne / Etats-Unis / Portugal / Danemark
Durée 2h20
Genre DRAME
Notation
Date de sortie en France 23/03/1994
Thème(s)
Cinéma allemand (ORIGINE)
Poisons (Cinéma allemand) (est et ouest)
Télékinésie (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
AUGUST Bille
Chef(s) Opérateur(s)
PERSSON Jörgen
Musique
ZIMMER Hans
Renseignements complémentaires
Scénario : Bille August
d'après le roman d'Isabel Allende .....
Produit par Bernd Eichinger
Distribution : AMLF

Visa d'exploitation : 84 477
Acteurs
STREEP Meryl
IRONS Jeremy
CLOSE Glenn
RYDER Winona
BANDERAS Antonio
REDGRAVE Vanessa
POLO Teri
MUELLER-STAHL Armin
NIKLAS Jan
MARTINEZ Joaquin
GALLO Vincent
ALONSO Maria Conchita
COLON Miriam
CHOUDHURY Sarita
GRAY Jane
HANAU Sasha
MAGUIRE Josh
TAYLOR GORDON Hannah
BALLOO Julie
ASSUMICIO Antonio
BAKER Frank
CABRAL Joao
GUILHERME Miguel
MORA RAMOS Jose
ROCHA Victor
CESAR Carlos
CLARO Rogerio
DE SOUSA Alexandre
CLEMENT Edith
COLON Oscar
DIOGENE Franco
EFE Pedro
FULLENWIDER Fran
HAWTHORNE Denys
LENART Frank
LINDORFF Lone
MASON Steve (3)
MICHEL Jean
PINHAO Luis
REIS Vivian
RODRIGUES Carlos
SANTOS Manuela
SIEDHOFF Joost
STUVEN Hellmuth o.
TIRELLI Jaime
UMBACH Martin
WYPRÄCHTIGER Hans
ASSUNCAO Antonio
FREDECOSA Miguel
GUIJARO Nathalie
QUIROGA Aimaro
SERRANO José Maria
Résumé

Sur plus de cinquante années, la saga tourmentée d'une riche famille sud-américaine : les Trueba.

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Film Français numéro 2496
- Mensuel du Cinéma numéro 16
- Première numéro 205
- Studio numéros 73-85
- Positif numéro 399
- Télérama numéro 2307
- Nouvel Observateur numéro 1533
- Le Point numéro 1123
- Le Canard Enchaîné du 23/03/1994
- Le Monde du 24/03/1994
Critiques (Public)

Chili, 1926. Esteban Trueba se rend chez les Del Valle, pour y demander en mariage leur fille aînée Rosa. Sa jeune sœur, Clara, invitée à les rejoindre quand ils prennent une collation, trouve Esteban à son goût. Esteban doit faire fortune pour obtenir la main de Rosa et il passe deux ans dans les mines avant d'y découvrir de l'or. Quand il revient, c'est pour trouver sa fiancée sur son lit de mort. Il quitte alors la ville et se rend dans la grande hacienda, Tres Marias, qu'il a achetée avec son or dans un endroit reculé du pays. Il entreprend de restaurer la propriété qui est en ruines. Vingt ans plus tard, la ferme est splendide et prospère, mais Esteban doit la quitter pour aller enterrer sa mère qui vient de décéder. Il revoit les Del Valle et demande la main de Clara qui accepte cette proposition. Mariage et retour à Tres Marias, avec Ferula, la sœur d'Esteban. Clara accouche d'une petite Blanca. Les parents Del Valle sont tués par un train qui percute leur automobile. Le temps passe. A l'école, Blanca sympathise avec Pedro, le fils du contremaître de la ferme, avant d'être envoyée en pension à la ville. 1963. Blanca revient à Tres Marias, ses études terminées. La vie continue. On cherche à pousser Esteban dans la politique. Soupçonnant des relations homosexuelles entre sa sœur et sa femme, il expulse Ferula. Il reproche à Blanca ses rapports avec Pedro qui sème la révolte parmi les ouvriers agricoles. Les deux femmes abandonnent la ferme au tyrannique Esteban et regagnent la maison familiale des Del Valle en ville. 1971. Esteban, devenu sénateur conservateur, décide de se fixer à son tour en ville avec Clara, Blanca et Alva, la fille de cette dernière. Les élections donnent la victoire au parti du Front Populaire. Blanca rejoint Pedro au milieu d'une foule en liesses. Plus tard, alors qu'elle prépare l'arbre de Noël avec sa petite fille, Clara est victime d'un malaise et meurt. Enterrement de Clara, des militaires y assistent, les chars sont dans les rues. Maison des Del Valle, des militaires viennent chercher Blanca qui, en partant, glisse à l'oreille de son père que Pedro est dans la cave. Il réussit à conduire le jeune homme à l'ambassade du Canada, mais a beaucoup plus de mal à faire libérer sa fille, emprisonnée et torturée par les hommes de la junte. Esteban, Clara et Blanca regagnent l'hacienda abandonnée où les mauvaises herbes et la nature ont déjà commencé à prendre le dessus.

La maison aux esprits s'inscrit bien dans la ligne du grand cinéma romanesque qu'est celui de Bille August depuis Pelle le conquérant et Les Meilleures intentions. Ce film n'a guère suscité l'intérêt de nos critiques qui ont trouvé Meril Streep superbe et Glenn Close épouvantable, ou l'inverse, d'autres ont jugé l'ensemble de la distribution incohérente, tous les acteurs lamentables, le scénario ridicule et, bien évidemment, la réalisation insipide et surannée, cela va de soi ! Qu'en dire ? Bien sûr, on peut trouver le scénario mélodramatique à souhait : le fils bâtard, la prostituée au grand cœur, la fille riche amoureuse du pauvre ouvrier agricole - ça ne vous rappelle rien ? Bien sûr, on peut trouver le jeu des acteurs outré. Mais on reproche aussi à Bille August son académisme et sa sagesse. Qu'en est-il vraiment ? Personnellement, je ne trouve pas le scénario si mauvais que cela. Certes, le choix du mélodrame est flagrant, mais, par contre, l'histoire est véritablement structurée. Et Bille August lui donne un sens, comme il l'avait fait pour son adaptation remarquable du roman de Martin Andersen Nexø. Il a volontairement choisi, par exemple, de faire réapparaître tout au long du film le fils d'Esteban. Il aurait sans doute pu le remplacer ici et là par un autre personnage, mais s'il ne le fait pas c'est pour ne pas nuire à l'unité propre que possède le film (nous ne sommes pas dans le domaine de la réalité ou du vraisemblable - faire tourner les objets ou prévoir l'avenir est-ce vraiment réaliste ?) comme en témoignent les séquences qui se répondent à divers moments du récit : le fils refaisant les mêmes gestes lorsqu'il torture Blanca que lors de sa première rencontre avec elle, alors qu'elle était encore fillette. Et on pourrait multiplier les exemples. Reste que tout n'est pas parfait, l'évolution du vieillissement de Jeremy Irons laisse parfois à désirer, mais vers la fin du film comment ne pas s'empêcher en le voyant de penser au Burt Lancaster du Guépard.. On peut aussi trouver Winona Ryder trop belle, même dans la souffrance. Mais, là encore, pourquoi pas. Il y a de la chaleur dans la vision de Bille August et de l'émotion dans sa réalisation. Et puis une scène magnifique, celle de l'enterrement de Clara qui correspond à la prise du pouvoir par les militaires, comme si un monde s'en allait, comme si les dons surnaturels dont elle faisait preuve avaient repoussé l'arrivée au pouvoir de la junte. Symboliquement, le monde des armes et de la violence remplace celui de la fantaisie et du rêve.

TEXTE ET CRITIQUE (1°2°) REDIGES PAR Denis BALLU