Artiste peintre à succès, d'origine australienne, vivant depuis des lustres aux States, Bradley Morahan décide de quitter la mégalopole new-yorkaise, ses mondanités et ses affaires, pour venir se ressourcer dans le Queensland, sur une petite île paradisiaque, apparemment déserte, après un bref séjour à Brisbane où il retrouve un ancien copain, Nat Kelly, vaguement importun, accapareur et lourdement libidineux. Avec comme seule compagnie, la présence de son affectueux et turbulent chien Godfrey, notre bonhomme s'apprête à vivre quelques mois bienheureux, dans un décor idyllique, à l'abri d'une petite maisonnette en bois, charmante et discrète. Rapidement, il va devoir déchanter et constater que la solitude tant recherchée est loin de se confirmer. En effet, trois autres personnes vivent et habitent sur l'île : une sauvage adolescente prénommée Cora, sa vieille grand-mère alcoolique et dérangée et une vieille fille guindée, précieuse et prétentieuse. Dénichant dans un minuscule et vieil abri en bois, censé servir de toilettes, quelques anciens et divers pots de peinture, il se remet inopinément à sa passion, pour rapidement prendre comme modèle, sa jeune et frétillante voisine qui survit en pêchant huitres, langoustines et crabes revendus au plus proche village situé sur une autre île, économisant le moindre sou, pour se constituer une petite cagnotte qu'elle dissimule au creux d'un arbre, afin de quitter l'endroit pour Brisbane et devenir coiffeuse. Bradley quant à lui, de plus en plus subjugué par son art renaissant, fait venir en avion, toiles, pinceaux et peintures de toute urgence. Mais la tranquille harmonie des lieux se retrouve fortement perturbée par l'arrivée inattendue de Kelly, fuyant quelques pressants créanciers et par la disparition du petit pécule de Cora, dérobé par l'immonde grand-mère, peu après victime d'une chute mortelle du haut d'une conséquente falaise.

>>> Comme à son habitude, James Mason est parfait, capable d'investir tous les rôles, même dans les productions les plus discutables. Et les formes généreuses et débordantes de la sémillante Cora alias Helen Mirren, en sirène et naïade de la Barrière de corail, sauront charmer, même les plus âpres contempteurs de cette production. Reste un incroyable scénario d'une confondante bêtise et d'une lourdeur incroyable, une des dernières réalisations d'un génial cinéaste en finitude et bout de course...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)