Scénario : Julien Josephson
d'après la pièce d'Oscar Wilde :
"Lady Windermere's fan" .....
Direction artistique : Harold Grieve
et Edgar G. Ulmer .....
Produit par Ernst Lubitsch
Distribution : Grands Films Classiques
Lord Windermere, un des fleurons incontournables de la jet society britannique, reçoit une curieuse lettre signée Mrs Erlynne, une inconnue lui demandant de se rendre expressément à son hôtel, pour lui faire part d'une situation fort délicate pour ses proches. Cette dernière lui révèle être la mère de son épouse, disparue de la scène mondaine, il y a de cela des années après un retentissant scandale. Elle souhaite aujourd'hui mener à nouveau le même train de vie prestigieux d'antan et propose à Lord Windermere d'acheter son silence. Notre brave aristocrate se voit donc contraint de faire un conséquent chèque à la rouée créature afin d'éviter que son épouse, en instance de préparer une majestueuse fête d'anniversaire, ne connaisse la vérité sur le passé de sa mère qu'elle croit depuis des années décédée. Et c'est avec une incroyable malignité que l'intrigante créature va s'inviter à la fameuse réception et, avec une subjuguante habileté s'accaparer tout d'abord l'attention de la gent masculine, puis celle de la plupart des femmes présentes. De plus, lady Windermere, outrée par cette présence, s'imagine quelques privautés séductrices de son époux avec cette dernière...
>>> Indéniable réussite, pleine d'acidité et de drôlerie, où la finesse d'observation côtoie avec charme et délices, la flagornerie et la suffisance de la nature humaine, imprégnée d'une aisance de ton et de légèreté remarquable qui caractérise si souvent le style narratif du metteur en scène dans la plupart de ses réalisations muettes...
Bibliographie
- Présence du Cinéma numéros 15/16
- Positif numéros 326 et 554
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Annuel du Cinéma 2008
Critiques (Public)
Film au rythme soutenu avec quelques portraits excellents et critique de la société de l'époque, très intéressant en tant que document sur la société "privilégiée" qui pendant un certain temps intéressait tellement Oscar Wilde. Le regard de ce dernier se posait sur les attitudes, les mimiques, les détails vestimentaires et la coquetterie... Lubitsch a bien su rendre cela.... Curieux que ce film ne soit pas plus connu...
19/20 : Ce dvd, suppléments inclus, est à se pincer tellement il fait contemporain dans ce qu'il explique de la fragilité humaine. On y trouve des portes gigantesques, des têtes dépassant de haies ou de tableaux, des intrigues autour d'un éventail personnage à lui tout seul. Plus toutes ces ellipses espiègles, propres au muet et valant mille plans. Attention à l'histoire par petites touches superposées qui met un malin plaisir à égarer le spectateur. L'intrigante la plus âgée, de menteuse au dernier degré peut virer héroïque tandis que la jeune courtisée se pâme par ce qu'elle croit avoir vu. Hommes et femmes dans leur perpétuelle ambivalence, à la fois très unis et d'une farouche indépendance individuelle. Riches et pauvres chacun dans leur monde, pas un merci aux domestiques servant le champagne... Les coeurs chavirent dans des stratagèmes filmés par le menu. On devine tout... En musique de fond, un petit piano précisant les tendances de l'action sans jamais fatiguer. Peu de texte, superflu tant c'est expressif, facile à cerner. Peu importe que ça soit muet ou plutôt tant mieux même ! L.Ventriloque