Maurice Gérard, dramaturge parisien qui cherche désespérément à faire connaître ses écrits et ses pièces, vit dans une indigne et lourde pauvreté, avec son adorable petite fille prénommée Marion et son épouse Jeanne qui s'exténue à laver le linge d'un luxueux hôtel du quartier, pour éviter une plus grande misère encore. C'est donc avec une incommensurable joie que la lettre annonçant qu'une de ses oeuvres est enfin retenue pour une mise en scène dans un grand théâtre de la capitale, est mille fois lue, relue et commentée par notre écrivain, ses proches et ses connaissances. Ce sera d'ailleurs son meilleur ami Adolphe, un peintre habitant en face de son appartement, qui aura la primauté de la bonne nouvelle partagée avec la séduisante actrice Henriette Mauclerc, en déshabillée séance de pose, lors de l'arrivée impromptue de Maurice pour lequel la demoiselle éprouve une irrésistible attirance et qui sera choisie pour le rôle principal. Bien sûr, notre inconsistant et vulnérable dramaturge se laissera prendre dans les rets de la vile créature qui le soir de la première saura parfaitement s'accaparer le temps, l'attention et la présence de l'influençable scribouillard, inconscient des dramatiques conséquences de ses égarements amoureux...

>>> Un étonnant trio d'acteurs, avec une irrésistible et sulfureuse Gina Manès, un Lars Hanson magistral et convaincant dans son fiévreux égotisme et ses masculines faiblesses et une magnifique Elissa Landi, toute en finesse et en volonté, dans une suave interprétation dont la qualité de la mise en scène et la pertinence scénaristique sont à partager entre Gustav Molander le cinéaste et l'écrivain August Strindberg...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)