Las Vegas : Alvah Morrell et Lee Kingshead viennent de se marier, dans une de ces nombreuses officines de la région, permettant de contracter un mariage (ou un divorce) rapide et à moindre frais. En effet, notre garçon, qui fait en ce moment son service militaire, doit incessamment retourner à son casernement. Epousailles expéditives et réservation dans l'établissement en face, le confortable et discret "Flamingo". Hélas pour le jeune couple, à peine débarqué dans leur accueillante chambre d'hôtel, notre époux est victime d'une urticante et contagieuse poussée de varicelle et doit de ce fait être hospitalisé d'urgence. Et c'est à peine sorti de l'hôpital, que notre vaillant soldat doit rejoindre immédiatement, sans avoir le temps de revoir sa belle, un port d'embarquement pour la lointaine et guerrière Corée .....

Sutterville : pendant ce martial éloignement, comme convenu, Lee et sa mère se chargent de l'entretien de la vaste demeure de notre fringant troupier. Et ce ne sera que dix mois plus tard que le brave Alvah aura sa première permission, heureux de revoir enfin son épouse, pour de polissonnes retrouvailles. Quelle n'est pas sa surprise, de constater que la maison est aussi occupée par la prolifique famille de sa femme, pas moins d'une quinzaine de personnes, cousins proches ou éloignés, nouveaux-nés jumeaux, oncles et tantes, en pagaille et à profusion. Et toujours pas de place pour un petit moment d'intimité, afin de vivre désormais leur première nuit de noces. Situation des plus difficiles et des plus complexes, surtout que maman Kingshead, une hypocrite et rouée créature, ignore tout du mariage de sa fille, qu'elle voyait déjà convoler avec un notable du coin, le débonnaire et futé Herman Strouple, prospère cimentier qui a procuré un emploi à une grande partie de la population locale en âge de travailler ..... 

>>> Petite comédie un peu poussive, tournée en noir et blanc, du bienheureux Douglas Sirk, plus connu pour ses somptueux mélodrames, qui se regarde sans aucun ennui ni déplaisir, bien au contraire, le sourire aux lèvres, à suivre les moult contrariétés d'un Tony Curtis convaincant, dont c'est déjà la quatorzième prestation cinématographique en quatre ans de carrière, mais aussi son premier rôle principal .....
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)