GIORGINO - 1994

Titre VF GIORGINO
Titre VO
Année de réalisation 1994
Nationalité France
Durée 2h57
Genre DRAME
Notation 5
Date de sortie en France 05/10/1994
Thème(s)
Loups (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
BOUTONNAT Laurent
Chef(s) Opérateur(s)
SAUVAIRE Jean-Pierre
Musique
BOUTONNAT Laurent
Renseignements complémentaires
Scénario : Gilles Laurent
et Laurent Boutonnat .....
Produit par ce dernier
Distribution : AMLF

Visa d'exploitation : 81 728
Acteurs
DAHLGREN Jeff
FARMER Mylène
ACKLAND Joss
FLETCHER Louise
BARBER Frances
AUMONT Jean-Pierre
DUVITSKI Janine
ELLIOT Su
RYALL David
ABINERI John
BLAKE Sydnee
LAMBTON Anne
VINCENT Louise
CLIFFORD Veronica
DUPONTEL Albert
THOMPSON Christopher
BARRETT Lee
CLAXTON Richard
MELLINGER Joel
LOCKERIDGE Stephen
NELSON Lewis
ANDRESIKOVA Jana
KUZELKA Jan
KAPLANOVA Valérie
Résumé

En octobre 1918, Giorgio Valli, un jeune médecin de retour de la guerre, part à la recherche des enfants retardés dont il avait auparavant la responsabilité. On lui apprend qu'ils ont été amenés à la campagne chez un docteur. Il se rend dans le village en question et découvre que ses petits patients sont tous morts dans des conditions pour le moins mystérieuses. Giorgio rencontre également l'énigmatique Catherine...

>>> Trois heures de torture pour tout spectateur sensé, forcement atterré par cette débauche d'effets grotesques et une mise en scène des plus exaspérantes...

Bibliographie
- Film Français numéro 2526
- Première numéro 212
- Studio numéros 82-91
- Positif numéro 406
- Cahiers du Cinéma numéro 485
- Télérama numéro 2334
- Nouvel Observateur numéro 1561
- L'Express numéro 2257
- Le Monde du 06/10/1994
Critiques (Public)
Je ne dois pas être "sensé" puisque, pour ce qui me concerne, je trouve que ce film est le plus beau qu'il m'ait été donné de voir. Et pourquoi vouloir à tout prix trouver un sens à la beauté ? Ce conte tragique et passionné (et non moins passionnant!) symbolise la "force du désespoir" comme le dit Mylène Farmer (éblouissante dans ce chef-d'oeuvre). Cette force mystérieuse et indicible qui va faire se retourner Giorgio sur les cauchemars de son enfance. Un film qui traite avant tout de l'absence de communication, une parabole sur la condition humaine. Un conte magnifique et envoutant. Bref, un joyau !!

Je suis outré que vous puissiez vous permettre de détruire un film de la sorte. Nous n'avons pas du voir le même film... Pour ma part j'ai assisté à une oeuvre magnifique, d'une profondeur rare. La beauté et la grâce sont présentes durant les trois (trop courtes!) heures de projection. Le réalisateur a manifestement du génie et le jeu des acteurs ne souffre d'aucune fausse note. Par ailleurs, la musique du film est une réussite totale. Et c'est a cause de pseudo-critiques (cf.:5/20 ?!?) que ce conte hors du commun n'aura pas le succès public qu'il mérite plus que largement. Enfin un chef-d'oeuvre !!!

Adieu à Giorgino. Ce film a tragiquement disparu des écrans. L'oeuvre de Laurent Boutonnat est si grande que seuls quelques privilégiés (dont je suis) ont su l'apprécier à sa vraie valeur. La stupidité et la méchanceté ne connaissent apparemment pas de limite, mais le génie de Boutonnat n'en a pas non plus. Heureux et tristes les spectateurs de Giorgino... Nous qui sommes doués d'une sensibilité, gardons précieusement ce secret...

Le dossier de presse de Giorgino nous rappelle que Laurent Boutonnat n'est pas le premier venu puisque avant de composer et réaliser les vidéo-clips de Mylène Farmer, il tourna à l'âge de 17 ans, un premier film de cinéma, ("la ballade de la féconductrice"). Le dictionnaire des 900 cinéastes français d'aujourd'hui en parle en ces termes : "provocation violente sans doute en hommage à Arrabal : on mange du vomi, émascule dans les sacristies, découpe des enfants électrocutés, achève des vieillards infirmes et l'on se tue sur la plage." C'est un autre type de cauchemar que "Giorgino" nous réserve aujourd'hui. A la veille de l'Armistice de 14-18, le jeune Giorgino Volli, rescapé de Verdun, découvre que l'orphelinat dont il s'occupait avant-guerre est à l'abandon. Nul ne sait ce que sont devenus les enfants dont il avait la charge, sinon les femmes d'un village niché dans les montagnes enneigées, qui accusent la fille d'un vieux docteur un peu toqué de les avoir noyé dans un étang. A moins qu'ils n'aient été dévorés par les loups. Il faut au spectateur un certain courage pour affronter les trois heures que dure le film et connaître le dénouement de cette histoire amphigourique... Peut-on encore parler de mise en scène lorsqu'une séquence entière raconte ce qu'un seul plan aurait suffit à dire ? A-t-on dit à Boutonnat que tout dans ce faux luxe signale la présence du décor ? Le comble reste tout de même que ce film, présenté comme le premier grand rôle à l'écran de Mylène Farmer, ne lui accorde en tout et pour tout qu'un tiers de son temps pour faire son numéro obligé de "baby-doll innocente et perverse". "Giorgino" n'a donc d'autre prétention que de flatter l'ego artistique de son auteur." Vincent Vatrican (Cahiers du Cinéma numéro 485)

Le tandem Farmer-Boutonnat invente dans "Giorgino" une nouvelle perversion : le fado-masochisme. Et nous rappelle qu'il ne suffit pas d'être névrosé pour faire un film digne de ce nom" ..... Olivier Kohn : Revue Positif numéro 406

"Lorsqu'il illustrait les chansons de Mylène Farmer, Laurent Boutonnat avait déjà du mal à faire court. "Giorgino" confirme que, contrairement à quelques idées reçues, la pratique du clip publicitaire ou musical n'est pas forcément une école de concision. D'un certain point de vue, tirer un film de trois heures d'un scénario aussi indigent tient presque de l'exploit. Et puisque les ralentis, pourtant nombreux, n'expliquent pas tout, il faut bien conclure qu'on a affaire ici à un dramatique manque de maîtrise de la narration cinématographique. Tout ce qui advient à l'écran glisse sur la mémoire du spectateur pour sombrer aussitôt dans l'oubli, car aucun personnage, aucun thème esquissé n'est développé avec le minimum de cohérence. C'est peut-être là ce qui définit le mieux l'esthétique du clip tout en manifestant -hélas- les effets pervers : la complaisance envers l'instant, que l'on ne se préoccupe nullement d'enrichir par un "avant" et un "après". Chaque scène n'existe ainsi que par elle-même, comme ivre de sa propre vacuité, sans jamais trouver sa place dans une vision d'ensemble. Le film se présente donc comme une bouillie insipide à la surface de laquelle flotte quelques symboles et fantasmes de régression infantile, dont la perversité n'irrite que par sa gratuite et une superficialité soigneusement entretenue par le jeu des acteurs.

Ecoeuré par tant de gratuité (je parle des critiques adjointes à l'avis du public), je me bornerai simplement ici à rappeler que celle-ci (la critique) n'est intéressante que dans la mesure où elle permet d'apporter un autre point de vue. "L’Ecran Fantastique", "Le Monde" ou encore "L'express" ont ainsi réussi à remplir leur rôle. A peu près tous les autres n'ont fait que nier Giorgino. Peut-on encore parler de critique lorsque l'on condamne un metteur en scène au silence, et alors que les vrais spectateurs de ce film l'ont, eux, trouvé d'une beauté sans pareille ? J'attends la sortie de ce film en vidéo et j'espère en laser disque ..... En attendant, je reste avec le souvenir de ce film magnifique et troublant . Quel dommage qu'il soit resté si peu de temps dans les salles. L'histoire est très originale et Mylène y est superbe dans ce role ..... Ah, les images, les dialogues et sans oublier les loups. CHRISTOPHE ANDRE 42 LOIRE