LE DERNIER DES HOMMES - 1924

Titre VF LE DERNIER DES HOMMES
Titre VO Der letzte Mann
Année de réalisation 1924
Nationalité Allemagne
Durée 1h17
Genre DRAME
Notation 19
Date de sortie en France 11/09/1925
Thème(s)
Rêves et cauchemars (Cinéma allemand) (est et ouest)
Hôtels (Cinéma allemand) (est et ouest)
Cinéma allemand (ORIGINE)
Expressionnisme allemand
Chefs-d'oeuvre (Muet)
Mariage (Cinéma allemand) (est et ouest)
Alcoolisme et autres beuveries (Cinéma allemand) (est et ouest)
Trains et gares (Cinéma allemand) (est et ouest)
Réalisateur(s)
MURNAU Friedrich Wilhelm
Chef(s) Opérateur(s)
FREUND Karl RITTAU Gunther
Musique
BECCE Giuseppe SOSIN Donald SEATON Joanna
Renseignements complémentaires
Scénario et découpage original :
Carl Mayer .....
Supervision : Erich Pommer
Décors : Robert Herlth
et Walter Roehrig .....
Assistant caméraman : Robert Baberske

Nota : un film tournée en 1955 par Harald Braun porte le même titre en hommage à la réalisation de Murnau .....
Acteurs
JANNINGS Emil
DELSCHAFT Maly
HILLER Max
UNTERKIRCHER Hans
KURZ Emilie
WYDA Emmy
JOHN Georg
STORM Olaf
VALLENTIN Hermann
MADSEN Harald
NEUMANN-SCHÜLER Fritz
SCHENSTROM Carl
HASSE Otto Eduard
Résumé

Le portier d'un grand hôtel berlinois, "l'Atlantic" est un personnage fort envié par bien du monde et respecté de par sa prestance, son uniforme, sa fonction. Il faut dire que le bonhomme a fière allure avec sa somptueuse livrée, sa barbe impériale et ses imposantes côtelettes et que dans tout son quartier, il est salué avec déférence et respect par l'ensemble des concitoyens. Mais lorsqu'un responsable du personnel le surprend en train de se reposer quelques instants sur une banquette, la réaction hiérarchique ne se fait pas attendre. Dès le lendemain, il est remplacé par quelqu'un d'autre, mis à pied de ce travail pour "manquements dus à son âge" et rétrogradé au sous-sol comme vulgaire officiant des lavabos. Profondément humilié de devoir quitter son luxueux habit qu'on lui arrache presque du corps, il ne peut se résoudre à cette navrante indignité et dérobe, la nuit tombée le fameux costume enfermé dans une armoire dont il avait auparavant subtilisé la clé. Revêtant en hâte le prestigieux uniforme qu'il déposera discrètement le lendemain à la consigne de la gare, notre vieil homme s'en revient chez lui, pour participer aux noces de sa fille. Le lendemain matin, la brutale vérité de sa destitution, qui s'était estompée durant les libations des joyeuses festivités matrimoniales, lui reviendra rudement à l'esprit et lorsque sa belle-mère viendra lui apporter quelques victuailles, la dramatique situation sera rapidement connue par tout le monde et un cortège d'ironiques railleries et de méchantes moqueries vont l'accueillir à son retour au domicile...

>>> Une inoubliable et magnifique oeuvre intemporelle et profondément humaine, transfigurée par une époustouflante interprétation du grand Emil Jannings, mettant en lumière et en dérision la proverbiale sentence que "l'habit fait bien le moine". On pourrait juste déplorer l'invraisemblable happy end du film, imposé par le producteur qui fera de notre triste hère l'héritier d'un richissime millionnaire qui aura succombé inopinément dans ses bras d'une crise cardiaque, dans les lavabos de l'hôtel...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéros 56, 76, 100
- Image et Son numéro 214
- Saison Cinématographique 1971
- Positif numéros 73, 504
- Pour Vous numéro 34
- Avant-Scène numéros 190/191
Critiques (Public)
18/20 : Une musique guillerette sur des images sépia d'une étonnante fraîcheur (on ne se lasse pas de tourner et retourner dans le clair-obscur de ce quartier). Nul besoin de carton d'explication, la caméra furette aux abords de l'Hôtel Atlantic, où s'ébroue une sorte de seigneur bienveillant, sous une pluie qui ne sait plus s'arrêter... Rien de tel pour deviner, sous tant de courbettes, une débâcle quelconque, elle viendra s'afficher en police d'écriture géante sous nos yeux. En 1924, il fallait aussi un rendement sans faille, les vieux laissaient la place aux jeunes, loi immuable de la nature... La conviction de la perte d'identité à travers la perte d'uniforme (la noble livrée et son couvre-chef) au profit de la blouse impersonnelle d'un besogneux de sous-sol, l'hilarité générale ou presque... Quelle descente ! Heureusement émaillée de scènes délicieuses, avec l'épouse aimante et sa cafetière, la fille sortant son gâteau de noce du four, ce visage ravi gobant des huîtres... Ensemble peut-être un peu longuet à vouloir enfoncer le clou ? Admettons, c'est un film du bon vieux temps mais dont le propos qualifie on ne peut mieux le vingt et unième siècle, hormis la volte-face finale, quand même un peu "grosse"... L.Ventriloque