Dès son plus jeune âge, Diederich Hessling avait une extrême déférence et une entière soumission à l'autorité, que ce soit par le biais de la leste badine paternelle, d'une subordination délatrice à son instituteur ou des emblématiques et titulaires figures dominatrices des contes germaniques racontés par sa mère. C'est à travers cette crispation névrotique pour une servilité obséquieuse aux supérieurs, avec à l'extrémité de la chaîne l'empereur lui-même, que notre bonhomme se plie aux rigueurs de la hiérarchie, avec toujours la sournoise et persistance idée de progresser dans la notabilité et de faire partie d'une certaine élite. Il n'aura de cesse qu'il n'eut intégré une traditionnelle confrérie d'étudiants, ne fut entré (même pour une courte période) dans la séculaire armée impériale, ne put régenté l'usine à papier qu'il vient d'hériter de son défunt père. Intriguant et complotant avec les sociaux-démocrates pour obtenir sa nomination comme délégué du parti conservateur, allant jusqu'au procès médiatique, il parviendra même à obtenir l'agrément qui lui sera concédé pour faire ériger sur la place principale de sa ville natale de Netzig une statue équestre de Guillaume le Grand...
>>> Une savoureuse mise en coupes réglées de la société allemande avant la Première Guerre Mondiale, avec son fastidieux personnage représentatif d'un certain courant de pensées et de valeurs, interprété avec conviction et méticulosité par le démonstratif Werner Peters dépositaire d'une prolifique filmographie à la prodigieuse diversité...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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