Le destin de trois femmes, Angela, Adèle et Agda, dans le contexte historique et social de la capitale suédoise, durant l'année 1914, toutes les trois sur le point d'accoucher dans la clinique du docteur Jacob Lewin...
Angela von Pahlen, adoptée par la maîtresse de maison d'une famille conventionnelle et bourgeoise, dans laquelle sa mère avait travaillé comme domestique qui, après ses dix-huit ans, fut envoyée dans une école pour jeunes filles huppées, parfaire son éducation. Son seul bonheur, dans l'hypocrisie ambiante, sera d'attendre un enfant, d'un quinquagénaire archéologue déjà marié...
Adèle Holmström, qui a souffert d'une enfance particulièrement malheureuse, épouse d'un homme qu'elle méprise, aigrie et vindicative, qui vit dans le souvenir d'un premier amour et pour laquelle la dernière auscultation médicale diagnostique qu'elle porte un enfant mort-né, nécessitant une prompte hospitalisation...
Agda Frideborg, insouciante et gourmande maîtresse attitrée du lieutenant Bernhard Landborg, qui pour régulariser sa gênante situation de future mère-fille et pour respecter les conventions et les convenances d'usages, se marie pour la frime avec Stellan von Pahlen, facétieux peintre homosexuel complice...
>>> Trois personnages féminins dans une société lourdement phallocratique, ordonnée et structurée selon d'ancestraux et cyniques principes réactionnaires, ("trente secondes de paradis pour trente années d'enfer") bousculées par l'hégémonie et l'arrogance masculines, dans une première oeuvre élégante et solide dont on reconnaît en filigrane l'influence bergmanienne et plus largement la thématique politico-intimiste d'un certain cinéma nordique des années 1960, surtout dans la fameuse séquence autour et durant la traditionnelle fête du solstice d'été...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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