Frères, à quand l'éclaircie...
Etonnante approche franco-marocaine, visuelle et sonore du célèbre groupe musical "Nass El Ghiwane, connu bien au-delà des frontières naturelles et linguistiques du Maghreb. Cinq musiciens, à la présence charismatique, sous l'égide de leur chanteur attitré, Boujema Hagour, poète et compositeur de la plupart des chansons interprétées. Avec comme support musical, l'incontournable darbouka, (un ancestral instrument de percussion), le bendir, (renommé tambour sur cadre, généralement confectionné avec une peau de chèvre collée) et le classique banjo sans frettes, la résultante de ses compositions musicales particulières, engendre une psalmodie lancinante menant peu à peu vers un rythme extatique, une transe envoutante. Considéré comme des troubadours, pour la pertinence de leurs textes, proches d'une vive réalité quotidienne, teintés d'accents revendicatifs et contestataires, ce groupe musical mythique est resté un évident phénomène culturel d'époque, en complète rupture avec la musique traditionnelle de la fin des années 1940 et du début de la décennie suivante qui était uniquement inspirée d'une mélodie strictement orientale...
>>> Une rare oeuvre cinématographique, proche du documentaire ethnographique et sociologique, aux antipodes du panégyrique borné ou du folklore musical à connotation touristique, restaurée par la Cinémathèque de Bologne, sous l'égide de la World Cinema Foundation qui depuis 2007, grâce à Martin Scorsese, s'est lancée dans la sauvegarde de quelques pépites du patrimoine cinématographique mondial...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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