1908, dans une rurale province du Bengale, depuis peu administrativement séparée par le pouvoir britannique en deux entités distinctes, l'une à connotation hindouiste et l'autre d'obédience musulmane, afin de diminuer le pouvoir oppositionnel et revendicatif des Indiens, Nikhilesh Choudhury, un jeune et fringant seigneur local est opposé aux théories et pratiques "swadeshi" qui demandent aux autochtones de ne plus vendre sur les marchés des produits d'importation mais uniquement des marchandises et des biens d'origine indienne. Seul problème notable et crucial, les articles et fournitures provenant de l'économie nationale sont beaucoup plus chères et de moins bonne qualité que ceux en provenance de l'étranger, avec comme conséquence, une ruine des marchands musulmans spécialisés dans ce commerce mercantile. Une politique économique désastreuse pour le peuple des pauvres et des indigents, prônée par un certain Sandip Mukherjee, orateur nationaliste, ancien camarade de notre potentat local, invité dans sa somptueuse résidence. Beau parleur, se servant de la cause autonomiste pour assouvir ses propres besoins, il aura finalement peu de difficultés pour séduire Bimala, l'épouse de son hôte qui mettra du temps pour percer à jour toute la fausseté et l'hypocrisie du vil personnage...

>>> Excellente adaptation du roman éponyme de Tagore que ce vingt-sixième long métrage du fameux metteur en scène qui, en filigrane d'une classique dramaturgie sentimentale, repose à nouveau l'essentielle et délicate problématique d'une Inde ancestrale confrontée aux discutables, voire fallacieuses valeurs occidentales...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)