L'habile et futé Roi des Singes, Wu-Kong Sun, souverain de la Montagne des Fleurs et des Fruits, vient de briser son puissant sabre, en s'entraînant avec ses joyeux sujets. A la recherche d'une arme digne de son rang et de sa force, il s'enquiert auprès du Roi Dragon des Mers Orientales qui lui en propose plusieurs, mais à chaque fois en deçà de ses espérances. Finalement, le monarque lui soumet la Règle à dompter les Flots, à condition bien sûr, qu'il parvienne à s'en emparer, à l'extirper de son socle qui la maintient étroitement figée en terre. C'est sans compter sur la robustesse de notre perspicace primate qui se saisit avec vigueur et dextérité de l'objet magique, mais faisant en même temps écrouler tout l'édifice royal qu'il sous-tendait discrétement. Outré et fort en colère, le roi s'en vient se plaindre auprès de l'Empereur de Jade, l'altier souverain céleste qui, sur les retors conseils de l'Etoile du Matin et du Prince Li, décide de ne point user de la force, mais d'utiliser la ruse, en nommant notre Roi des Singes, Palefrenier Chef de ses écuries. Le gentil simien libère rapidement les mille chevaux, se bat contre le violent et méchant Grand Ecuyer et se proclame Grand Saint, à l'égal de l'Empereur. La guerre est déclarée. Le monarque envoie successivement un gigantesque et vigoureux géant, puis le dangereux Netza, l'enfant aux roues de feu, qui seront à chaque fois défaits. Voyant l'inutilité d'une opposition frontale, l'Empereur de Jade choisit de recourir à nouveau à la ruse, en nommant notre héros, Gardien du Verger de la Reine d'Occident, poste subalterne qui pousse le Roi des Singes à piller les pêches de l'immortalité, saccager la salle de banquet du palais impérial en volant toutes les délicieuses victuailles et à dérober les fameuses pilules de l'immortalité fabriqué par l'alchimiste Lao-Tseu. Résistant aux sournois pièges d'un diabolique instrument de musique, puis à un inquiétant chien géant, Wu-Kong Sun parvient à fuir grâce à de subtiles métamorphoses animales (oisillon, poisson, grue, panthère) mais sera tout de même enchaîné par les menaçantes forces du Mal. Condamné à mort, mais gavé de pilules immortelles, il échappera plusieurs fois à la peine fatale et même au diabolique four alchimique et dans une saine colère, détruira le palais royal de l'odieux monarque...

>>> Adaptée de sept chapitres d'un grand classique de la littérature du 16eme siècle de Tch'eng-En Wou : "Le singe pélerin ou le pèlerinage en Occident", cette oeuvre mythique reste une date dans l'histoire du film d'animation chinois et mondial, tournée en deux parties, en 1961 et 1965, qui garde l'étrange fraîcheur d'une vaporeuse naïveté alliée à une constante richesse formelle, malgré et peut-être à cause d'un graphisme fort éloignée de la technologie sophistiquée des bancs-titres informatisés d'aujourd'hui qui nimbe et charme l'ensemble d'une mystérieuse et séduisante poésie intemporelle...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)