LE LIEU DU CRIME - 1986

Titre VF LE LIEU DU CRIME
Titre VO
Année de réalisation 1986
Nationalité France
Durée 1h30
Genre DRAME
Notation 10
Date de sortie en France 16/05/1986
Thème(s)
Réalisateur(s)
TECHINE André
Chef(s) Opérateur(s)
MARTI Pascal
Musique
SARDE Philippe
Renseignements complémentaires
Scénario et dialogues : André Téchine,
Pascal Bonitzer et Olivier Assayas .....
Décors : Jean-Pierre Kohut-Svelko
Chanson : Jeanne Mas
Distribution : A.M.L.F.

Visa d'exploitation : 60 924
Acteurs
DENEUVE Catherine
LANOUX Victor
DARRIEUX Danielle
STANCZAK Wadeck
GIRAUDI Nicolas
NOLOT Jacques
NEBOUT Claire
GRIMAUD Michel
PAOLINI Christine
ADELIN Jean-Claude
BOUSQUET Jean
LANDOULSI Philippe
Résumé

Thomas a quatorze ans et mène une existence un peu perturbée par l'absence du père et l'incessante occupation de sa mère, Lili, tenancière d'une boîte de nuit lacustre sur la Garonne. Un jour, lors d'une promenade, il fait la rencontre de Martin qui s'est évadé, en compagnie de son "frère" Luc. Celui-ci lui demande expressément de trouver de l'argent pour continuer sa cavale vers l'Espagne...

>>> Film sur la fuite, la frustration, l'impossible quête, entre douloureuse réalité et dramatique destinée, réalisé par un Téchiné qui nous laisse indifférent ...

Bibliographie
- Première numéro 304
- Cinématographe numero 118
- Première numéro 106
- Cahiers du Cinéma numéro 383/384
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéro 354
Critiques (Public)
"Rendez-vous" raté pour Téchine qui barbote dans un mélodrame inconsistant à force d'académisme ... alors que ce film aurait du évoquer et invoquer toutes les folies de l'âme et de l'amour, nous nous trouvons devant des velléités de passions et un manque. Les acteurs transpirent l'artificiel et le pondéré dans un climat petit bourgeois, dans un petit film, avec des petits rôles ...
ACHILLE. 29 SEPTEMBRE 1988

"Le lieu du crime" est une superbe libération entre les barreaux que vous imposent la société et ceux qui vous enferment à votre insu. Lili et Martin se rencontrent alors qu'ils sont tous les deux dans une situation de prise de conscience, sans savoir comment l'amener à bout. Lili est dans sa prison classique de la famille traditionnelle, avec mari "établi", éducation religieuse... et qui reporte fidèlement l'incommunicabilité dont elle souffre dans ses relations avec son fils. Elle sent l'étouffoir : treize ans de vie commune n'ont jamais vu naître l'amour promis par sa génitrice, son fils devient insaisissable, la rejète tout en l'aimant encore... Il est symptomatique qu'après avoir décidé d'agir pour son propre bonheur, Lili va voir sa "mère" pour tenter (vainement) de lui expliquer cette évolution, qui n'est que l'aboutissement d'une révolte latente beaucoup plus ancienne... La mère est le principal maillon, qu'il s'agit alors de détruire car, comme un parasite, elle s'accroche à l'enfant qui n'est jamais adulte tant qu'elle lui substitue sa propre volonté. Martin en était au même point, refusant soudainement de continuer à vivre dans la négation de son individualite propre. Si Lili choisit avec plaisir les barreaux de fer, c'est parce qu'il s'agit enfin d'un acte voulu d'elle seule et que réprouve sa famille... En agissant de telle sorte elle se libère enfin de l'autre prison... la liberté est alors à elle...la liberté d'aimer, de décider par elle seule de ce qui est son bonheur... La prison n'est pas celle que les lois imposent, elle est celle que construit patiemment l'éducation.. comme une oeuvre superbe de déconstruction... Autour de ce drame humain, Thomas, représentant de l'étape traumatique de la vie, brisure qui semble devoir marquer d'une empreinte indélébile la vie d'adulte... Si on ne trouve pas un jour la force et la voie pour commettre le seul véritable crime... le meurtre de l'individu que d'autres ont imposé en vous, à votre place. Sur le lieu du crime ne demeurent plus que ceux qui l'y ont amené, et continuent à jouer leur vaste oeuvre de destruction .... Un film qui pose donc la conception vraie de la libération individuelle, surgissant chez des êtres désespérés mais qui s'étaient habitués à vivre ainsi à défaut d'autre chose...MILAN