Le dénommé Matthew Poncelet a été condamné à mort, par injection létale, pour avoir assassiné, avec un comparse, un jeune couple. Niant énergiquement le forfait et rejetant ce crime sur son partenaire, il demande l'aide judiciaire auprès de Soeur Helen Prejean, afin de surseoir à son exécution et faire réviser le procès. Cette dernière se rend finalement à la prison d'Etat afin de rencontrer le condamné et découvre un être déchiré, agressif et totalement refermé sur lui-même. En acceptant cette assistance, elle va s'attirer la colère et l'incompréhension des parents des victimes...
>>> Une oeuvre excellente, tant par la qualité de sa réalisation que par la finesse et la gravité apportées par les deux acteurs principaux dans leur composition respective, pour un sujet fort sensible, qui joue adroitement sur l'émotion qu'elle suscite...
Bibliographie
- Positif numéro 422
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Ciné-Feuilles numéros 302, 303 et 305
- Saison Cinématographique 1996
- Cinéma numéros 571 et 574
- Télérama numéro 2411
- Cahiers du Cinéma numéro 201
Critiques (Public)
J'ai trouvé ce film excellent, car j'y retrouve mes idées, alors çà me plaît forcément... D'abord la question de la peine de mort qui est ici traitée, ne se conjugue pas sur un mode binaire. On ne peut tout simplement pas déclamer une grande vérité du genre : ils ont ce qu'ils méritent, ils faudrait leur faire subir ce qu'ils ont fait à la victime... J'avoue que si j'étais témoin d'un acte de barbarie, il y a de fortes chances que sous le coup de l'émotion, de la colère et du dégoût, je sois tentée de faire justice moi-même avec les moyens du bord; ce genre de réaction me paraît tout à fait humain ..... Cependant, la logique de la préparation, puis de l'exécution à froid d'une ou de plusieurs personnes, sur une chaise électrique, par un peloton d'exécution ou dans une chambre à gaz ma paraît complètement inhumain. Il s'agit là de la réalisation froidement programmée qu'à parfois un public devant un meurtre. De plus, quelle satisfaction peut-il y avoir à voir un être souffrir et agoniser. Seul le dégoût peut résulter d'un tel spectacle... ou l'indifférence, ce qui est bien pire et renforce l'idée d'un acte non humain. Ceci dit je ne blâme pas ceux qui sont pour la peine de mort. Il y a des souffrances difficiles à intégrer et qui ne laissent jamais intacte.
MILAN
16/20 : Ce film date de 1995, les mentalités évoluent, on serait presque obligé de se prononcer pour ou contre la peine de mort en 2008 avec l'aggravation des délits ajoutée au renforcement de leur exposition médiatique. Tim Robbins décrit les deux aspects du meurtre crapuleux. On y baigne sans ambiguïté, on peut même dire "sans pitié", comme si on était juré au procès : au lieu de prendre parti contre la barbarie d'une exécution organisée (la peine de mort sévissant majoritairement aux Etats-Unis), une part d'ombre invite à la clémence et puis s'évapore : attention, folie latente chez tout être humain (idem la religieuse si l'on en juge par le témoignage maternel). C'est par la bouche du condamné que le cinéaste évoque la suppression du châtiment ultime (cet "oeil pour oeil" au profit de "perpète"). Mais jamais question de soins !... Susan Sarandon et Sean Penn incarnent le couple platonique au bord du goufre, en ange et démon réconciliés : elle reflète aussi, par son visage lumineux, quasi virginal, tous les états d'âme par lesquels passe le spectateur face au dérapage... Un seul reproche peut-être : le parallèle faute/punition des dernières images, qui en remet une couche, à la limite de la complaisance...En complément, il existe sur la peine de mort en Amérique du Nord, un long-métrage noir et blanc de 1958, beaucoup moins "téléphoné", qui marque pourtant le spectateur au fer rouge : "I want to live" ("Je veux vivre") de Robert Wise... L.Ventriloque