Italie 1943, alors que le Duce vient d'essuyer un sérieux revers politique et militaire, que les forces anglaises ont débarqué en Calabre et celles américaines, sur les côtes de la Sicile, les nazis continuent imperturbablement d'envoyer des convois de prisonniers et de déportés en direction de l'Allemagne et ses terribles et tragiques camps de la mort. Profitant d'un intense et propice bombardement allié, deux soldats, le lieutenant britannique John Halliday et le sergent yankee James Braddock parviennent à s'échapper d'un convoi ferroviaire qui les menait, avec d'autres détenus, dans les lointaines geôles teutonnes. Ils gagnent ainsi Muzio, un petit village de montagne, où ils rencontrent un autre officier anglais, le major Telford mais aussi un groupe de civils en fuite qui désirent ardemment rejoindre la Suisse, de l'autre côté d'une imposante montagne, aidés par un sagace et courageux guide local. C'est sous l'égide du dévoué curé de la petite agglomération, avec la collaboration des trois soldats, qu'un convoi pédestre est organisé, dont l'urgence deviendra prégnante après que l'un des villageois, apprenant la libération par les Allemands de Benito Mussolini qui avait été arrêté par les carabiniers du roi Victor Emmanuel III, ait porté à la connaissance de l'ennemi, l'existence de ses apatrides en passe de franchir la frontière helvétique...

>>> Huitième long métrage commis par un rare cinéaste d'origine autrichienne, naturalisé suisse (en 1933) visionné au 30e festival "Il cinéma Ritrovato" de Bologne, qui fut, dès sa sortie en salles, un incontestable succès international, souvent mis sur le haut du pavois cinématographique, par les critiques et le public, pour son puissant et permanent humanisme émergeant d'un groupuscule lourdement hétéroclite de par ses origines, sa religion, sa nationalité et qui, au-delà de ses nombreux clivages souvent secondaires, reste, envers et contre tout, soudé dans l'entraide et la proximité...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)