LES HEROS - 1996

Titre VF LES HEROS
Titre VO De storste helte
Autres titres VF LES GRANDS HEROS
Année de réalisation 1996
Nationalité Danemark
Durée 1h28
Genre COMEDIE DRAMATIQUE
Notation 15
Date de sortie en France 19/07/2000
Thème(s)
Alcoolisme et autres beuveries (Cinéma danois)
Rêves et cauchemars (Cinéma danois)
Cinéma danois (ORIGINE)
Enfance (Cinéma danois)
Road-movies (Autres pays)
Réalisateur(s)
VINTERBERG Thomas
Chef(s) Opérateur(s)
DOD MANTLE Anthony
Musique
EGELUND Nikolaj
Renseignements complémentaires
Scénario : Bohr Hansen,
Mogens Rukov et Thomas Vinterberg .....
Distribution : ID Distribution

Visa d'exploitation : 100 122
Acteurs
THOMSEN Ulrich
LARSEN Thomas Bo
BACK Mia Maria
HENRIKSEN Bjarne
STEEN Paprika
DYRHOLM Trine
JOOF Hella
RÖSE Eva
KARLSSON Jonas
GRATHWOHL Jytte
CARLSSON Marit
SVENSSON Allan
ENGSTROM Lars
LJUNGMARK Claes
BAFVING Carl
OLOFSSON Erik
BORKSAND Niels
LARSSON Ingvar
GÜNTHER Stig
KIILERICH Lars
Résumé

Le dénommé Karsten, incarcéré pour une attaque de banque, est allé rejoindre, lors d'une permission, son ami de toujours, Peter qui carbure aux médicaments. Notre bonhomme apprend qu'il est père d'une gamine de douze ans, Louise, avec laquelle il va tenter de rejoindre en Suède, toujours en compagnie de Peter, deux amies en vadrouille. Pris en chasse par les autorités et le beau-père de la jeune fille, la virée des retrouvailles va se terminer dramatiquement, dans un sanglant et inattendu carnage...

>>> Un premier long métrage prometteur, pour un réalisateur à suivre !

Bibliographie
- Annuel du Cinéma 2001
Critiques (Public)

Karsten a la trentaine et vit avec son ami Peter. Il a déjà séjourné onze fois en prison et doit y retourner pour deux heures. Une jeune femme sonne à la porte de l'appartement. Elle s'appelle Lisbeth, lui demande s'il se souvient d'elle. Ils se sont connus il y a douze ans et elle a eu de lui une fille, Louise, qui voudrait bien le rencontrer, le jour même, à onze heures. Peter et Karsten retrouvent Louise à la gare. Ils font un tour en voiture, vont à Tivoli, laissent passer l'heure où Karsten doit "reprendre son boulot", suivant la formule adoptée par Peter, et ce n'est qu'à la nuit tombée qu'ils raccompagnent Louise chez sa mère. Pourront-ils se revoir, le lendemain ? interroge-t-elle. Karsten dit qu'il est cuisinier dans la marine et doit justement s'embarquer le lendemain. A son beau-père, Allan, qui lui demande où elle était pour rentrer si tard, Louise dit qu'elle était avec son amie Mia. Celle-ci vient d'appeler, lui réplique-t-il. Karsten et Peter sonnent alors à la porte d'entrée. Ils rapportent le sac de la jeune fille. Quand ils repartent, son beau-père l'enferme à clé dans sa chambre. Alors que Louise appelle Karsten au téléphone pour lui dire que son beau-père l'a battue et qu'elle veut s'embarquer avec lui, la police qui vient le récupérer enfonce la porte et maîtrise les deux amis. Ils réussissent à fausser compagnie aux policiers et rejoignent Louise. Tous trois s'embarquent pour la Suède, d'où Pernille, l'amie de Karsten leur a envoyé une carte les incitant à venir l'y rejoindre. Arrivés en Suède, ils s'aperçoivent que Pernille habite un trou perdu, à mille kilomètres de là. Ils font le plein d'essence avec une carte volée, dérobent un revolver, s'arrêtent dans un hôtel d'où Louise appelle sa mère pour la rassurer. Elle tombe sur Allan qui réussit à lui faire dire où elle est. Ils reprennent leur cavale. Karsten avoue qu'il s'est sauvé de prison. Louise dit qu'elle voudrait aller chez sa grand-mère, à Helsinki. Un jour, à une station service, ils aperçoivent Allan, en tenue de militaire. Un peu après, ils s'aperçoivent qu'ils sont suivis. Peu après, ils s'arrêtent dans un hôtel perdu où ont séjourné Pernille et son amie Anna, avant de repartir vers le nord. Dans la nuit, Allan surgit l'arme à la main et menace Karsten. Celui-ci récupère son revolver et abat son adversaire. Aidé de Peter, il fait disparaître le corps d'Allan dans le lac voisin. Ils reprennent la route vers le nord. Karsten dit à Louise qu'il a tué Allan et que le mieux serait qu'elle rentre à Copenhague. Un jour, ils avalent leurs derniers comprimés et, dans l'hôtel où ils sont descendus, ils se font repérer et Peter, dans un état second, est capturé par la police. Karsten et Louise arrivent chez Pernille et Eva. Ils passent là quelques moments idylliques et Peter finit par les rejoindre. Un jour, cependant, le journal annonce que le corps d'Allan a été retrouvé. Ils conduisent Louise à l'aéroport, afin qu'elle puisse gagner Stockholm, puis Helsinki. Des policiers les attendent à la sortie et font feu comme s'ils étaient en présence de dangereux criminels. Ils s'effondrent, ensanglantés, puis se redressent et Karsten de commenter : "Ils visent mal !"

La dernière séquence du film en résume bien l'esprit : on oscille perpétuellement entre le sérieux et la comédie, plus ou moins réussie, mais sans jamais trouver un véritable ton, un véritable rythme. Certes le début du film peut faire illusion, avec sans doute des effets déjà un peu gros et un jeu un peu outré des acteurs. Mais enfin, il y a des gags assez drôles, comme celui où, sur le ferry, Peter cherche à se débarrasser du chien qui en veut à la saucisse qu'il essaie de manger. Ne parvenant pas à éloigner l'animal, il balance sa saucisse par-dessus le bastingage et, à sa grande surprise, voit le chien se précipiter pour suivre l'objet de ses aspirations et disparaître dans les flots. Mais tout se gâte avec l'arrivée en Suède, et la folle cavale vers le nord n'a vraiment rien à voir avec celle narrée par Jan Troell dans Il Capitano. Vinterberg n'arrive pas à trouver un ton entre le dramatique (vol d'arme, meurtre) et le comique qui se fait de plus en plus lourd (scène où Peter et Karsten montés sur le toit de la voiture en marche urinent durant une séquence qui n'en finit pas). Le scénario se fait également des plus lâches : ils sont retrouvés bien facilement par Allan, par exemple. La lourdeur de l'humour, ou de ce qu'on veut nous faire passer pour de l'humour, devient d'une pesanteur à dégoûter le spectateur le mieux disposé envers le film. Quand on leur demande, à l'hôtel, leur identité, ils disent s'appeler respectivement Ingemar Stenmark et Helmuth Schmidt ! Ce qui finit quand même par sembler suspect au personnel dudit hôtel. Un peu auparavant, Peter, payant avec une carte bancaire volée à un Allemand, avait déjà prétendu s'appeler Helmuth… Kohl, cette fois. Comme on le voit, il y a un sérieux renouvellement dans le comique de ce film. Je passe sur certaines scènes ou propos louchant du côté de la scatologie, avec un petit côté branché (pédés, brouter, masturbation)… Le mauvais goût réussit même à se glisser dans les quelques scènes de bonheur autour du chalet où ils retrouvent Pernille et Eva. Il fallait le faire ! Après un court métrage des plus réussis, en 1994, Le garçon qui marchait à reculons, histoire toute en délicatesse et en émotion contenue d'un gamin de neuf ans qui ne se remettait pas de la mort accidentelle de son frère et décidait de marcher à reculons, pour essayer de remonter le temps, comme on remonte une cassette dans un magnétoscope, et une Fête de famille qui lui a valu un certain succès, on attendra avec attention le prochain film de Thomas Vinterberg.

Les héros (Det største helte) ; Nimbus Film / Det Danske Filminstitut / Nordisk Film & TV-fond / European Script Fund / Zentropa Entertainments / Danmarks Radio-TV Drama / Sveriges Television TV1 ; Scénario : Thomas Vinterberg & Bo hr. Hansen, en collaboration avec Mogens Rukov ; Photo : Anthony Dod Mantle : Musique : Nikolaj Egelund ; Montage : Jesper W. Nielsen ; Décor : Søren Gram ; Productrice : Birgitte Hald ; coproducteurs : Dag Alveberg, Peter Aalbæk Jensen & Ingrid Dahlberg : Directeur prod. : Bo Ehrhardt ; Prod. exécutif : Marianne Jul Hansen ; Secrétaire de prod. : Camilla Hjelm ; Son : Hans Møller ; Conseillers Filminstitut : Hans Hansen & Per Nielsen ; Assistant réalisateur : Rikke Møller & Ib Tardini ; Costumes : François Nicolet ; Maquillage : Anne Cathrine Sauerberg ; Script : Rikke Møller ; Ass. photo : Eigil Jacobsen ; Assistante montage : Valdis Oskarsdóttir ; Éclairage : Otto Stenov ; Accessoiristes : Sune Saabye & Jesper Lorentz ; Cascades : Stig Günther ; Effets spéciaux : Lars Kolding Andersen ; Presse : Hanne Palmquist ; Interprétation : Thomas Bo Larsen (Karsten), Ulrich Thomsen (Peter), Mia Maria Back (Louise), Paprika Steen (Lisbeth), Bjarne Henriksen (Allan), Trine Dyrholm (Pernille), Hella Joof (Eva) ; 88 mn ; Sortie au Danemark : 8 novembre 1996 ; Sortie en France : 19 juillet 2000

TEXTE ET CRITIQUE (1°2°3°) REDIGES PAR Denis BALLU