Avec bien de la fébrilité et beaucoup d'impatience escamotées avec peine, tout le monde attend l'heure vénérable de quitter enfin le bureau. La gracieuse et pondérée Mána, exerçant le métier de secrétaire, accepte finalement d'accompagner sa camarade et colocataire Nany dans un restaurant cossu de la capitale, invitée par deux bonhommes en goguette qui ont visiblement les moyens pour ce genre de soirée. A la fin du repas, l'un d'eux propose de l'argent à Mána pour l'emmener à l'hôtel. Indignée et consternée par son comportement outrecuidant, elle prend la fuite, sous une pluie battante, pour en fin de compte, après une longue errance dans les rues praguoises, se réfugier dans une taverne de la cité. Elle fait la connaissance involontaire d'un consommateur du lieu, s'étant malencontreusement assise sur le chapeau de ce dernier. Peu à peu, une sympathique relation de confiance se met en place entre le dénommé Karel Benda, un affable et solide typographe et cette dernière qui consent de le suivre pour se sécher. Début d'une tendre complicité qui se retrouvera brutalement anéantie lorsque son nouvel ami découvre les cent couronnes que l'odieux Ervin avait subrepticement glissées dans son sac à main lors du repas au restaurant. En effet, le garçon commence a douter sérieusement de la probité de l'innocente demoiselle qui ignorait bien sûr la présence de cette liasse de billets de banque...

>>> Considérée par maints critiques comme la meilleure réalisation du metteur en scène tchèque, cette œuvre finement restaurée fut à nouveau projetée à la 31e édition du festival "Il Cinéma Ritrovato" de Bologne 2017 dans un curieux et bienvenu cycle d'une dizaine de films sur la thématique du dimanche dans le Septième Art...
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)