Agée de treize ans, la jeune Valérie vit sagement avec sa grand-mère Elsa, dans une anonyme petite ville tchèque où doit se fêter un mariage et où l'on attend la visite de quelques missionnaires de retour des Afriques. Ces deux événements, anodins dans leur banalité, sont transmués par la gracile adolescente en plein troubles pubertaires, dans un foisonnement fantasmagorique mêlant désirs inavoués, pulsions insoupçonnées, sublimation du quotidien et onirisme débridé. De son imaginaire et de ses rêves, au gré de ses secrètes émotions, boucle d'oreilles magique, amours incestueuses avec le séduisant Orlik surnommé l'Aiglon, attirance et crainte du Putois, paternel évêque vampire, bucher rédempteur et retrouvailles avec sa mère entrée au couvent, parsèment et dentellent ses sentiments naissants et ses troubles charnels...
>>> Une sorte de foisonnant puzzle baroque, enchanteur et enchanté, avec une superbe partition musicale, une constante et séduisante chorégraphie visuelle et une jeune comédienne étonnante qui confirmera ultérieurement ses évidents talents d'actrice, dans quelques films tchèques marquants de l'époque. Derrière cette fastueuse et folâtre ballade, baignée de poésie champêtre et d'esthétiques ponctuations symboliques et sensuelles, la confirmation de la place du réalisateur dans la filmographie de son pays.
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)
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