J'IRAI AU PARADIS CAR L'ENFER EST ICI - 1997

Titre VF J'IRAI AU PARADIS CAR L'ENFER EST ICI
Titre VO
Année de réalisation 1997
Nationalité France
Durée 1h55
Genre DRAME
Notation 16
Date de sortie en France 01/10/1997
Thème(s)
Réalisateur(s)
DURRINGER Xavier
Chef(s) Opérateur(s)
VADEPIED Matthieu
Musique
COQ Laurent RAFFAELLI Benjamin
Renseignements complémentaires
Scénario : Xavier Durringer
et Jean Miez .....
Chansons interprétées par Claire Keim
Distribution : AFMD

Visa d'exploitation : 90 872

Nota :

- Prix du Meilleur Interprète pour Gérald Laroche, Festival du Cinéma des Mondes Latins, Arcachon 1997
Acteurs
LAROCHE Gérald
GIOVANINETTI Arnaud
KEIM Claire
CATILLON Brigitte
MIEZ Jean
LEONARDINI Jean-Pierre
OLMEDO Laurent
MONTOUTE Edouard
CHAPITEAU Marc
FLORIAN Luc
CORDIER Robert
SAVIN Eric
DUVAL Daniel
CUPILLARD Bernard
ABKARIAN Simon
KNOBELSPIESS Roger
KARA-MOHAMED Philippe
MOREL Max
CHAILLOU Gérard
Résumé

François, l'écervelé fils d'un important caïd du milieu, désire avant tout s'émanciper de l'autorité paternelle et commet ainsi un stupide braquage aux conséquences plutôt foireuses. Il demande alors la protection d'un ami de son père, responsable d'une puissante organisation mafieuse qui lui adjoint un jeune tueur, surnommé Rufin, et lui demande de se faire discret et de se cacher durant quelques temps. Une sourde et violente guerre intestine va peu à peu se mettre en place...

>>> Du bel ouvrage qui rappelle avec brio l'atmosphère des films de Melville, dont nous retenons la qualité du scénario et une interprétation irréprochable...

Bibliographie
Critiques (Public)
Ce film renoue avec le genre du film noir à la Melville et lorgne aussi bien du côté de films comme "Mean Streets" et "Les Affranchis" de Martin Scorsese que de Sonatine de Takeshi Kitano. Il emprunte son titre à une phrase cathare, ces chrétiens qui furent massacrés au 13° siècle par l’Eglise romaine et qui pensaient que l’enfer était ici parce que les épreuves étaient sur terre. Ce film est également une adaptation des débuts de la vie de Saint François d’Assise. Mais, comme le précise Xavier Durringer, il ne s’agit pas d’un film catho, « c’est un film qui parle de l’homme et qui pose la question suivante : un homme qui plonge dans l’obscurité, dans l’enfer, peut-il, s’il le veut, de l’intérieur, en voyant les hommes vivre autour de lui, changer sa vie et son destin ? »

Cet homme, Durringer l’a rencontré en la personne de Jean Miez. De la petite délinquance aux larcins les plus graves, jusqu’au braquage d’un fourgon postal qui lui valut 18 ans de prison, il connut la rédemption. Il appartenait à ce monde des bandits qui obéissaient à un code de l’honneur et à des règles particulières et qui n’existe plus. Son regret est qu’aujourd’hui la drogue ait tout pourri. C’est avec Jean Miez que Durringer a écrit le scénario de son film. Il fut très présent sur le tournage et il incarne l’un des personnages. De fait, grâce à cette collaboration, le film est un document intéressant sur le milieu du grand banditisme et vaut pour sa dimension très réaliste. La violence est ainsi traitée, tangible, insupportable. Mais ce n’est pas un film sur la violence. Xavier Durringer filme l’ascension vers la grâce de son héros avec une sensibilité talentueuse. Il a signé un film très personnel qui vaut le détour pour la justesse des situations alliée à une maîtrise du montage, pour la caméra au service du rythme des acteurs, pour le dialogue intelligent et souvent drôle et pour un traitement de l’espace et de la lumière qui crée cette atmosphère si particulière au genre du film noir. J’irai au paradis car l’enfer est ici bénéficie d’un casting étonnant. Outre Arnaud Giovaninetti dans le rôle principal de François, et Gérald Laroche dans celui de Rufin, son ami et complice, on notera la présence de comédiens excellents qui ont tous une « gueule » comme on n’a plus l’habitude d’en voir au cinéma. La cinquantaine, le visage marqué, la gouaille et la voix cassé par les Gitanes sans filtre, ils viennent aussi bien du milieu du théâtre que de la prison. Certains ne sont pas des comédiens professionnels comme Jean-Pierre Léonardini, le chef de la Culture à L’Humanité qui fera penser à Seymour Cassel, l’acteur fétiche de John Cassavetes et qui a demandé à jouer dans ce film en disant qu’il n’était peut-être pas acteur mais que voyou, il pouvait le faire ! Le choix du titre comme celui de l’affiche n’est sans doute pas judicieux et peuvent rebuter de nombreux spectateurs. La bande annonce orientée autour de la violence ne traduit pas le climat de ce film qui mérite d’être vu, autant par les cinéphiles que par le grand public, surtout par ceux qui croient que seuls les Américains sont capables de réaliser de bons films de genre. Elsa Nagel

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