LES TROTTOIRS DE PARIS - 1993

Titre VF LES TROTTOIRS DE PARIS
Titre VO
Année de réalisation 1993
Nationalité France
Durée 0h55
Genre COURT METRAGE
Notation 16
Date de sortie en France
Thème(s)
Documentaires (Cinéma français)
Courts métrages (Cinéma français)
Prostitution (Cinéma français)
Réalisateur(s)
CARRE Jean-Michel
Chef(s) Opérateur(s)
CLABAUT Gilles DUCOM Thierry
Musique
Renseignements complémentaires
Scénario : Jean-Michel Carré
Assistant-réalisateur : Pierre Attia
Distribution : Les Films Grains de Sable
Distribution DVD : doriane films


Nota : ce moyen métrage fait partie d'un ensemble de cinq autres réalisations du même metteur en scène :

- "Les enfants des prostituées"

- "L'enfer d'une mère"

- "La nouvelle vie de Bénédicte"

- "Un couple peu ordinaire"

- "Les clients des prostituées"

Acteurs
Résumé

Cinq femmes, la plupart toxicomanes, qui se prostituent autour de la Place de la Nation, dans la capitale, se racontent. Leurs confessions / narrations d'où émergent invariablement une profonde désillusion par rapport à leur vécu, passé ou présent, et qui rappellent la présence aliénante de lourdes blessures inconsolées, sous-entendent d'une façon claire et assumée l'existence d'un facteur récurrent et aggravant pour nombre d'entre elles, la drogue. La prostitution étant le moyen le plus rapide pour obtenir l'argent nécessaire à l'achat de stupéfiants, essentiellement de l'héroïne. Cette tenace dépendance crée une aliénation physique extrême, enclenchant l'inévitable bipolarisation drogue / prostitution, l'une permettant de subvenir à l'autre et l'autre permettant d'oublier la seconde. Car psychologiquement, "survivre dans sa tête" demande une nécessaire séparation entre le corps et l'esprit, impose sa propre négation en tant que femme et provoque un évident dégoût, revendiqué ou inconscient, de l'être humain considéré comme un animal : "l'homme est foncièrement mauvais". Et l'opinion sur leur métier s'énonce alors avec une simplicité radicale : "c'est du viol autorisé". Les premiers pas dans ce "métier" procurent la plupart du temps la trompeuse impression de liberté, d'une large indépendance financière, souvent sur fond d'ignorance et de facilité : "Que quelqu'un me pénètre avec un préservatif, cela ne me gêne pas plus que de taper toute la journée sur une machine". Sans oublier la permanente confrontation avec le sida, la maladie, le client acariâtre et rebelle qui refuse de se protéger, stupide au point d'ignorer "que si une fille accepte de faire l'amour sans préservatif, c'est qu'elle est déjà contaminé et qu'elle ne prend donc pas de risques". Et finalement, le constat est sans appel et d'une cruelle vérité, énoncé avec amertume et lassitude par Audrey (dix-huit ans dont trois dans la prostitution) : "La vie s'est arrêtée le jour de ma première passe" ...

>>> Jean-Michel Carré confirme à nouveau, dans cette oeuvre hautement tragique et douloureuse, son exceptionnelle maîtrise pour surprendre et révéler, au-delà des mots, des images et des apparences, la fragilité des émotions et des perditions humaines. Une oeuvre remarquable qui s'inscrit avec bonheur et douleur dans sa thématique !
© Cinéfiches.com (Jean-Claude Fischer)

Bibliographie
Critiques (Public)