Scénario : Louis Malle
d'après le roman de Drieu La Rochelle .....
Assistant-réalisateur : Volker Schlöndorff
Décors : Bernard Evein
Distribution : Paris - Lux
- Prix Spécial du Jury Venise 1963
Visa d'exploitation : 27 531
Nota :
- Le rôle tenu par Zouzou, fut coupé au montage .....
Un jeune homme ayant sombré dans l'alcoolisme, décide de se suicider après une cure de désintoxication. Tout lui semble désormais futile, vain et mensonger...
>>> Un film élégant et de surcroît habilement construit. On ne peut s'empêcher d'entrer dans les arcanes du jeu. L'oeuvre repose entièrement sur les épaules de Maurice Ronet, prodigieux interprète que l'on retrouve avec émotion dans une des réalisations les plus abouties de l'inégal et souvent décevant Louis Malle...
Bibliographie
- Présence du Cinéma numéro 19
- La Revue du Cinéma numéros 167/168
- Avant-Scène numéro 30
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinématographe numéro 98
- Saison Cinématographique 1964
- Cahiers du Cinéma HS 1994
- Positif numéros 56, 538 et 550
- Cinéma numéros 80, 303 et
- Cinéma numéro 411
Critiques (Public)
Le "feu follet" est un constat sur le refus de s’assumer dans un monde responsable.
Un regard vide, indifférent, offert par un détaché en cure de désintoxication, cible ceux que l’on entend plus, que l’on ne voit, plus malgré quelques bons conseils rationnels sur les devoirs de l’existence.
Certains vous tendent la perche, mais celle-ci est méprisée par un homme décidé à s’éjecter d’un contexte refusé en quarante huit heures d’errances parisiennes, s’achevant sur un nombre fatidique, choisi où tout s’éteint.
Des mains rivées à un corps sans énergie exécutent des mouvements, déplacent des objets sans pour cela respecter la lucidité d’une logique.
Alain Leroy délimite le pouvoir d’une décision en caressant les contours métalliques d’une délivrance. Le monde n’est plus perçu, les séquelles de l’alcool, ajoutées à une paresse existentielle, ont crées des sillons irréversibles.
Dans un contexte de départ thématique un homme sans but, s’asperge jusqu'à plus soif d’un vice préalablement endormi, la dernière perception d’une fête incessante réveillant pour quelques moments les sens d’un indifférent.
Ce film pour public très averti, tissé dans un leitmotiv musical satien, déprimant à souhait, est désorientant, décalé, au delà de tout normalisme nécessaire, entretenant par un équilibre salutaire trente glorieuses, toiles de fonds accompagnatrices d'un personnage refusant de s'intégrer à la prospérité d'une époque.
Alain Leroy frappé d’une mélancolie tenace ne voit que ce qu’il ne désire, que voir condamnant ainsi toute thérapie victorieuse.
Diminué par son propre mal, déconnecté des responsabilités par un coté jouissif inassouvi, sa descente aux enfers s’effectue dans un état second fait de rencontres éphémères dans un parisianisme sans âme.
Un inéluctable processus transactionnel sans intérêt tire vers le bas un être vaniteux, ventilant de son esprit des choses simples, synonymes malgré leurs absences de lumières d’une continuité.
JIPI