BUNNY LAKE A DISPARU - 1965

Titre VF BUNNY LAKE A DISPARU
Titre VO Bunny Lake is missing
Année de réalisation 1965
Nationalité Etats-Unis
Durée 1h47
Genre SUSPENSE
Notation 15
Date de sortie en France 11/03/1966
Thème(s)
Coward (Noël)
Folies, démences et autres dérangements de l'esprit (Cinéma américain)
Bass (Saul)
Trampoline (tous pays confondus)
Balançoires (tous pays confondus)
Réalisateur(s)
PREMINGER Otto
Chef(s) Opérateur(s)
COOP Denys
Musique
GLASS Paul
Renseignements complémentaires
Scénario : John et Penelope Mortimer
d'après le roman d'Evelyn Piper .....
Générique : Saul Bass
Produit par Otto Preminger
Distribution : Columbia

Visa d'exploitation : 31 135
Acteurs
OLIVIER Laurence
LYNLEY Carol
DULLEA Keir
HUNT Martita
COWARD Noël
MASSEY Anna
CORRI Adrienne
REVILL Clive
CURRIE Finlay
MELFORD Jill
MANNHEIM Lucie
OXLEY David
WATTIS Richard
JENKINS Megs
MADDERN Victor
LAWRENCE Delphi
MARKHAM Kika
NEVE Suzanne
HAYMAN Damaris
JORDAN Patrick
EVERS Jane
FREDERICK Geoffrey
HERBERT Percy
WYNNE Michael
MAXAM Bill
BRINTON Tim
EMNEY Fred
FORBES-ROBERTSON John
THE ZOMBIES
SHARP John
APPLEBY Suky
LANCASTER Ann
ARGENT Rod
ATKINSON Paul
BLUMSTONE Colin
WHITE Chris (2)
GRUNDY Hugh
Résumé

Une petite fille est enlevée. L'enquête mené par les services judiciaires met bientôt en doute la crédibilité de la mère et même la véritable existence de l'enfant .....

Bibliographie
- Saison Cinématographique 1966
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Cinéma numéro 108
- Positif numéro 76
- Midi Minuit Fantastique numéro 14
- Dossiers Art et Essai numéro 8
- Cahiers du Cinéma numéro 178
Critiques (Public)
Une quête haletante jusqu'aux limites de la folie et dont une malheureuse poupée de chiffon semble être la seule lueur dans les ténèbres entourant l'héroïne. Une pure merveille dont il est difficile de ne pas comparer aux meilleurs oeuvres du maître Hitchcock pour le caractère stylisé et inquiétant d'une atmosphère inimitable, notamment le final éblouissant dans le jardin. Bref à ne pas rater, mais attention, film rare..

Carol Lynley trouve le rôle de sa vie en jeune mère psychopathe .....

Le film réalisé par Otto Preminger est une réussite parce que tourné en Angleterre, il surfe sur la vague anglo-américaine (terreur alliée à la psychologie). Carol Lynley (pressentie pour "Bonnie and Clyde")a trouvé son meilleur rôle, de même que Keir Dullea (après le remarqué "David et Lisa").

Une balançoire en mouvement dans un jardin représente le seul impact d'une présence. Bunny Lake, quatre ans, disparaît lors de son premier jour de maternelle, le personnel n'ayant aucune physionomie d'ensemble, ne garde aucun souvenir de cette petite fille. Ann Lake surprend par un comportement distant devant un tel drame, ses quelques larmes tardives renforcent un doute logistique, gravitant autour d'une enfant introuvable. Pas de photos, aucune déclaration administrative, l'étau policier se resserre sur la psychologie de la mère. Newhouse, inspecteur pas très motivé par cette enquête, se soulage en ingurgitant des desserts d'enfants, Stephen Lake allié "inconditionnel" se débat afin de maintenir les sens de sa sœur hors de la folie. La progression s'aimante doucement vers l'impensable. La vérité se dévoile soudainement dans une poupée en flammes. Dernière œuvre marquante d'Otto Preminger, "Bunny Lake a disparu" est une excellente montée chromatique vers une conclusion fantomatique démente, un final de quinze minutes à couper le souffle où Ann "Mère courage" démontre un sang froid hors du commun afin d'empêcher la pire des choses. Otto Preminger dans une fin de carrière au top, offre un film captivant par une noirceur pas forcément nouvelle, mais réactualisée. Une scène symbolique démontre une certaine passation de pouvoir assimilée par un cinéaste, entamant dans la sérénité sa dernière décennie sur la terre. Newhouse (que l'on peut comparer dans ce passage à Otto Preminger) regarde dans un pub un programme télévisé et semble amusé devant les gesticulations d'un groupe pop des années 60 "les Zombies". Des cheveux grisonnants côtoient une nouvelle énergie à la chevelure abondante. Tout cela semble démontrer l'éclosion d'une nervosité cinématographique auquel Otto Preminger participe, en offrant en bout de course, ce film neuf, premier d'une longue série où il ne sera que spectateur, mais initiateur du concept. Ce vieux renard des pellicules se fait plaisir en marchant aux cotés de ce qui va lui survivre, un cinéma noir et réaliste qu'il connaît bien, l'atmosphère est angoissante, brumeuse les rebondissements bien souvent offerts par des femmes à plusieurs facettes. Ann fait penser, dans un premier temps, à Jean Simmons, belle brune déséquilibrée, dans "Un si doux visage", c'est dangereux dans un contexte de disparition d'enfant. La trajectoire négative de départ est majestueusement corrigée pour laisser place à une volonté de récupération. Un cinéaste adorateur de gestes et d'attitudes, évoluant au cours d'un récit, tire sa révérence dans la plus belle des sorties. JIPI