Le brave Pipe, sympathique et débonnaire valet de ferme, décide après trente ans de bons et loyaux services dans une petite exploitation familiale suisse, tenue par le rigide et dirigiste John Dupperrex, de se payer un peu de temps libre, avant l'inéluctable passage de la Grande Faucheuse. Il commence par s'acheter une "somptueuse" mobylette, nécessitant quelques fastidieuses initiations données par le serviable Luigi, un employé saisonnier de l'exploitation. Ce sera l'occasion de quelques mémorables virées dans les environs, subjugué par un imposant planeur qui survole la région ou bien une revigorante halte à une fête sportive, en compagnie d'un groupe de joyeux compétiteurs de moto-cross, agrémentée de quelques excès d'une efficace bière locale qui le feront ramener en bonne garde et en fourgonnette par les gendarmes du canton, avec l'interdiction formelle d'utiliser désormais son périlleux deux-roues. Le reproche sur sa conduite inqualifiable et déconcertante asséné par le patron, qui se heurte déjà à des problèmes de gestion de la ferme que son fils Alain voudrait rénover par une stabulation plus adéquate et plus conforme à l'époque, sera vite oublié par notre brave Pipe qui s'est trouvé une nouvelle passion, la photographie, grâce à un appareil polaroïd qu'il avait gagné lors d'un jeu à la fameuse fête communale et sportive...
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Critiques (Public)
19/20 : Qui penserait, aux premières images de ce film de la fin des seventies, qu'on va plonger très progressivement et avant l'heure, dans tout le drame économique de maintenant ? Ce vieux "Pipe", commis de ferme de longue date (bien plus de 8 ans de bons et loyaux services, sauf le respect dû à la bande-annonce) ? Bon, c'est long et étiré, ça peut rebuter, cette mobylette caressée, et ce vieux c... n'en faisant qu'à sa tête. Seulement, voilà, c'est admirable d'avoir osé anticiper ainsi, et avec cette poésie sous-jacente (le vieux sur sa mobylette glissant dans la campagne, un délice !). Somptueuses images, de la musique aux moments cruciaux, et ce petit avion qui plane, symbolique de la liberté individuelle, celle qu'on se prend, en dépit des conjonctures et du grand âge, cet épouvantail si vite brandi !... Vieil imbécile, plus fin qu'il n'y paraît, tu donnes des envies de s'en arranger, de cette chienne de vie régentée par le profit des gros bonnets ! Les personnages annexes apportent leur lot de complexité. Tous ont la volonté d'en réchapper... Un film très tendre sous ses allures bourrues. A s'envoyer comme gargarisme aux heures les plus sombres ! L.Ventriloque