FENETRE SUR COUR - 1954

Titre VF FENETRE SUR COUR
Titre VO Rear window
Année de réalisation 1954
Nationalité Etats-Unis
Durée 1h52
Genre POLICIER
Notation 17
Date de sortie en France 01/04/1955
Thème(s)
Huis clos (tous pays confondus)
Voyeurisme (Cinéma américain)
Photos et photographes (Cinéma américain)
Handicapés moteurs (Cinéma américain)
Irish (William)
Nourrices et gouvernantes
Réalisateur(s)
HITCHCOCK Alfred
Chef(s) Opérateur(s)
BURKS Robert
Musique
WAXMAN Franz
Renseignements complémentaires
Scénario : John Michael Hayes
d'après une nouvelle de Cornel Woolrich
alias William Irish .....
Distribution : Universal
Produit par Alfred Hitchcock

Visa d'exploitation : 16 245

Nota : Alfred Hitchcock remonte la pendule chez le voisin compositeur .....
Acteurs
STEWART James
KELLY Grace
BURR Raymond
COREY Wendell
RITTER Thelma
EVELYN Judith
BAGDASARIAN Ross
DARCY Georgine
FAX Jesslyn
WINSTON Irene
BARTLETT Denny
CADY Frank
FLOWERS Bess
HITCHCOCK Alfred
HARPER Rand
DAVENPORT Havis
MAHONEY Mike
HENDRY Len
LEE Alan
WARDE Anthony
GRAHAM Fred
PARKER Eddie
ENGLISH Marla
GRANDSTAFF Kathryn
SMILEY Ralph
CASTIGLIONI Iphigenie
BERNER Sara
SIMMONS Richard
LANDERS Harry
ANTES Jerry
BAILEY Barbara
Résumé

L.B. Jeffries, journaliste/photographe, est immobilisé dans son appartement par une malencontreuse fracture du pied contractée lors d'un reportage. Perclus par l'ennui et la morosité dus à son inconfortable immobilité, "Jeff" observe régulièrement, avec son puissant télé-objectif, ses voisins d'en face. Parmi la dizaine de locataires -petit microcosme humain merveilleusement bien croqué par Hitchcock- le comportement du couple Thorwald intrigue fort notre malade, en manque de distraction et d'activité...

>>> Décidément encore un petit bijou du grand maître qui, par toutes les lucarnes,
nous ravit et nous enchante durablement !

Bibliographie
- Fiche de Monsieur Cinéma
- Positif numéros 14/15, 261 et 470
- Mon Film numéro 438
- Cahiers du Cinéma numéros 46, 356
- Télérama numéro 1778
- Le Canard Enchaîné du 15/02/1984
- La Revue du Cinéma numéros 378 et 483
- Le Monde du 07/02/1984
- Saison Cinématographique 1971
- Libération du 08/02/1984
- Cinéma numéros 264, 283/284, 302, 314, 323 et 471
- Cinématographe numéros 47, 80, 84 et 107
- Téléciné numéros 48/49
Critiques (Public)
Du beau, du grand Hitchcock. Un James Stewart en pleine forme (malgré son plâtre!) et Grace Kelly toujours aussi inoubliable. Attention, chef-d'oeuvre.

S'il est vrai que la réalisation était presque parfaite, l'adaptation a du donner pas mal de sueurs froides à William Irish, l'auteur du superbe bouquin.... Les appartements sont autant de petits théâtres, mais la conclusion (les flashes, quelle horreur!!) et la musique, ou plutot 'muzak' de fête foraine déteriore considérablement l'ensemble... Le film aurait été superbe, s'il s'était limité au voyeurisme de Stewart, le suspense mal ficelé n'aurait jamais dû exister  ....E.MARIN

Je vais essayer de répondre à .E.Marin. Premièrement, la mise en scène est parfaite, et non pas presque parfaite. Deuxièmement, les flashes ne sont pas une horreur : au contraire, Jeffries étant photographe, il est normal qu'il se défende avec des flashes d'appareils photos ..... Troisièmement, le suspense n'est pas mal ficelé, mais parfaitement agencé comme dans la plupart des films d'Alfred Hitchcock. "Fenêtre sur cour" est un chef-d'oeuvre absolu; tous les acteurs sont excellents. Ah oui, j'oubliais : les appartements ont été reconstitués en studio car c'était nécessaire pour des raisons d'éclairage. Mais cela ne nuit pas au film, au contraire. C'est mon film préféré de Hitchcock avec "Les enchaînés", "L'ombre d'un doute", "Vertigo" et "La mort aux trousses". 
Loïc Pessaud, cinéphage.

"Fenêtre sur cour" ressemble à une pièce de théâtre intra muros, offerte à un immobilisé temporaire. Voir sans être vu entame un passe-temps égreneur d’heures longues, ennuyeuses, entretenant une véritable passion admirative et sans bornes envers les prestations offertes par les locataires de ses grandes baies ouvertes. Jeff Jeffries momentanément inactif se pâme de bonheur devant les perceptions liées aux âges de cette faune scénarisée, offerte au regard d’un embusqué, par la dominance d’une météo accablante, imposant les grâces d’un courant d’air permanent. Un simple mateur devient un voyeur professionnel, reléguant au second plan une apparition sublime émergeant d’un demi-sommeil, un nouveau pensif accablé de chaleur. Elaboré dans son intégralité en studio, ce huit clos majestueux fascine par ses incohérences. Un hélicoptère surgit de nulle part frôle le toit d’un immeuble, ne s’ajustant pas à la logique de ce lieu reclus, d’une urbanisation sans âme. Curieusement le contenu est truffé d’extravagances bienfaitrices nécessaires à la bonne conduite de ce récit prisonnier de quelques centaines de mètres carrés. La vie se trouve en arrière-cour et non au bout de ce passage où l’on distingue à peine une foule mécanisée. Dans ces appartements tout bouge magistralement, trop intensément, de manière surdosée, théâtrale, outrancière. Un spectacle ininterrompu, activé en fonction des besoins ventilés par ses va-et-vient perpétuel d’une pièce à l’autre. Rien que pour cette énergie existentielle, offrant le mouvement à un site calfeutré, ce film est un chef- d’œuvre. Toutes les directives de la vie s’expriment en secret à deux pas d’une grande artère anonyme. La caméra comprime en une seule valeur les pointes d’une danseuse aux pleurs, d’une femme esseulée. D’une fenêtre à l’autre, les frivolités cachées d’une jeunesse cèdent la place à un dîner en solitaire mimant un convive invisible. Une vie devant soi en overdose, masquant ce qu’il y a de plus beau, l’élégance platinée d’une femme aimante, attendant patiemment que la crise de voyeurisme d’un être aimé s’estompe dans un repos réparateur. JIPI